Sans être un rabat-joie, il nous est donné de constater que nos chantiers, lancés en grande pompe dans Alger, accusent d'énormes retards, sinon, parfois, font du surplace, paralysant une partie de la mégapole si elle en a l'air. Les exemples sont légion. Le stade Ferhani dont les délais de réalisation, initialement prévus en 18 mois, fait du surplace depuis bientôt 4 années. A un jet de pierre, le quidam peut constater l'ouvrage qu'est l'INSM. Après une vingtaine d'années, les parois de l'infrastructure viennent à peine d'être revêtues et le chantier de la salle de concert se voit transformé en un autre projet qui traîne en longueur. Même constat relevé au niveau de la salle Atlas dont les travaux ont l'air de s'éterniser. Autre hic non moins bizarre. Si nos maîtres d'ouvrage signalent la durée de la réalisation, les noms du bureau d'études et de l'entreprise, ils évitent, en revanche, de signaler sur le panneau d'indication la date de lancement des travaux. Et passe des empiètements sur la voie publique dont font preuve les constructeurs. Ceux-là mêmes qui foulent aux pieds de la réglementation concernant la remise des lieux en l'état, générant le « beau » décor des écrans de poussière. Devant cet état de fait ô combien repoussant, nos pouvoirs publics tiennent à redonner fière allure à notre cité, par l'entremise de mesures qui tendent à remettre de l'ordre dans une ville inesthétique, voire à mettre fin à l'anarchie des masses informes de béton, et ce, grâce, apprend-on, à une loi qui contraint les particuliers à achever leurs constructions. A achever les éternels chantiers qui amochent le tissu urbain. Dans le sillage, l'on s'interroge sur quelle base va-t-on sévir pour faire respecter la loi ? Quels seront les mécanismes qui seront mis en œuvre pour sanctionner les laideurs faites à l'urbanisme et à l'environnement ? Les dispositions mises en branle seraient-elles un vœu pieu comme celles qui avaient trait à la démolition des constructions illicites ? Car « les lois sont des toiles d'araignée à travers lesquelles passent les grosses mouches et où restent les petites », disait Honoré de Balzac.