Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) demeure convaincu que le taux d'abstention lors des prochaines législatives sera très élevé. «Ces élections seront sanctionnées par une abstention massive d'autant qu'elles relèvent d'une administration aussi incompétente que partiale», note le conseil national du parti dans un communiqué rendu public à l'issue de sa réunion tenue vendredi dernier à Alger. Ayant déjà appelé au boycott actif de cette joute, le RCD rappelle ses conditions pour l'organisation d'élections libres, loin de la logique des quotas «répartis par des officines occultes». «Le RCD rappelle sa conviction inébranlable des principes devant présider à l'élection des représentants du peuple et à l'édification d'institutions stables et légitimes si l'on veut affranchir l'Algérie du système qui l'a bridée depuis l'indépendance et la met en péril jusque dans ses fondements. Seule une volonté réelle de changement qu'augure l'assainissement du fichier électoral par une commission indépendante et une surveillance internationale massive et qualifiée seront à même de mobiliser les citoyens et de redonner crédit aux opérations électorales dans notre pays», lit-on dans ce communiqué. Le parti que préside Mohcine Bellabas (qui a succédé à Saïd Sadi à l'issue du 4e congrès) qualifie le prochain scrutin «de simulacre d'élection organisée par le système en reconduisant la politique des quotas». «Les membres du conseil national se sont déclarés outrés par la pollution du champ politique et la stratégie du chaos érigées en principe cardinal de gestion de la société, au vu du marchandage, de l'agitation et du vil mercantilisme qui ont dominé la constitution de l'ensemble des listes. La ‘connexion chkara', pour reprendre la formule populaire en vogue, savamment entretenue et où se mêlent argent, affairisme, corruption et népotisme, a fini par discréditer tout le processus en cours», estime encore le conseil national du RCD. Tout en dénonçant «le climat délétère qui règne dans le pays», le parti met en garde contre «des développements imprévisibles qui risquent de déstabiliser le pays». «Le changement du régime est un impératif. Il sera porté inéluctablement par l'approfondissement de la dynamique de démocratisation, la réappropriation de la mémoire collective et le projet de régionalisation préconisé par le RCD», ajoute-t-on dans le communiqué. Par ailleurs, à l'occasion de l'anniversaire du Printemps berbère, les membres du conseil national du RCD appellent «à une mobilisation accrue pour célébrer le 20 Avril et apporter un soutien à tous les mouvements démocratiques de la société civile».