Les nouvelles technologies de l'imagerie, une révolution pour sauver des vies. La situation épidémiologique du cancer en Algérie semble connaître des évolutions dramatiques. Le nombre de cas augmente d'année en année, toutes localisations confondues, et la prise en charge demeure en deçà des recommandations l'OMS. Le constat a été fait hier lors des travaux de la journée scientifique placée sous le thème «Cancer : défis et innovation technologiques» organisée par Philips Healthcare. Une approche importante pour la situation épidémiologique en Algérie où les cas de cancers sont généralement détectés à des stades avancés. Selon le professeur Hamouda, épidémiologiste et chef du département contrôle des maladies à l'Institut national de santé publique (INSP), l'Algérie enregistre une augmentation de l'incidence des cancers. Selon les données des registres du cancer d'Oran, d'Alger et de Sétif, le nombre de nouveaux cas a été de 39 764 en 2009. En l'espace d'une année, leur nombre a atteint 44 433 nouveaux cas. Ce qui donne une incidence de125,5 nouveaux cas pour 100 000, soit une augmentation de 62,5% en 10 ans. Des chiffres qui font froid dans le dos. Le cancer du sein, qui touche les femmes jeunes (45 ans en moyenne), est toujours, selon le Pr Hamouda, diagnostiqué à des stades tardifs d'où l'importance de la mammographie périodique, a-t-elle indiqué. Le diagnostic précoce et le dépistage grâce à l'imagerie médicale sont extrêmement importants pour le Pr Boubrit, chef de service de radiologie à l'hôpital de Beni Messous. Il encourage ainsi le dépistage volontaire qui est beaucoup plus facile à mettre en place que le dépistage de masse organisé. «Ce qui pourrait être fait, par exemple, au sein d'une entreprise ou d'une communauté restreinte. Mais il ne s'agit pas seulement de dépister mais aussi de prendre en charge les patients pour le diagnostic et la thérapeutique. Pour ce faire, il y a lieu de développer des équipes multidisciplinaires», a-t-il indiqué. Un diagnostic fiable et des solutions dans tout le cycle de soins, du dépistage jusqu'à la surveillance, peuvent se faire selon le directeur en médecine nucléaire de Philips Healthcare, Marc Gheeraet, grâce aux moyens technologiques. Outre les moyens classiques (IRM, scanner, mammographie), l'évolution technologique offre plus d'opportunités avec moins d'effets secondaires. «On arrive à un meilleur diagnostic et moins d'irradiation pour le malade et les opérateurs», a-t-il signalé, précisant que les thérapies ont été également améliorées, notamment la chirurgie par navigation assistée. Le PET-CT, une combinaison entre l'imagerie fonctionnelle et l'imagerie anatomique en oncologie, permet d'évaluer l'efficacité de la thérapie engagée. Le Dr Max Lonneux de l'institut belge du cancer, est revenu longuement sur cet aspect : «Actuellement on glisse de plus en plus vers un autre paradigme celui de contrôler les patients traités avec des agents biologiques et chimiothérapie grâce à ce PET-CT.» L'intérêt, a-t-il précisé, est de détecter les non-répondeurs à ces traitements qui sont tout de même toxiques et aux effets secondaires graves (acné, hémorragie, etc.) et les récidives, ce qui permettra de les orienter vers d'autres thérapies, de réduire leurs souffrances et notamment les coûts, a-t-il ajouté.