Des experts algériens et français ont insisté, dimanche à Alger, sur l'importance d'une deuxième lecture du dépistage du cancer du sein et qui peut détecter de 7 à 15% des cas de cancers non vus en première lecture. Les participants au symposium sur l'utilisation des nouvelles technologies du numérique et de l'intelligence artificielle pour le dépistage des cancers du sein, ont souligné que cette tâche"très importante" peut détecter de 7 à 15% des cas de cancers non vus par la première lecture. La nécessité de cette deuxième lecture, précise le Pr. Bruno Boyer, professeur agrégé à l'hôpital du Val de Grâce à Paris (France), "repose dans l'assurance d'une bonne qualité de diagnostic face à la qualité des clichés (incidence, contraste, flou). Elle permet également une bonne qualité d'impression confiée au départ à des médecins experts et qui a permis dans les premières années de dépistage en France, de rattraper jusqu'à 20% des cancers non vus en première lecture”. Cependant, les experts ont reconnu la difficulté de l'organisation de cette deuxième lecture qu'ils estiment difficile, coûteuse et retarde le traitement des dossiers. La deuxième lecture peut être remplacée par une aide à la première lecture, apportée par des logiciels d'aide à la détection des cancers du sein appelés systèmes CAD (Computer-aided detection), indique Djamel Abdelkader Zighed, professeur en informatique à l'université de Lyon. Le CAD sera capable "de localiser les anomalies sur les mammographies, de plus, il pourra identifier ces anomalies s'il est du genre avancé", a-t-il ajouté. En plus de la localisation des anomalies, "le CAD garantiet une bonne performance, consolide l'ensemble des anomalies observées dans un cliché, prend en compte les clichés antérieurs et les examens complémentaires échographiques et cliniques et propose un pré-rapport normalisé", a précisé l'intervenant. Pour sa part, Bachir Bouadjenek, le directeur général de la société Diomed Teksystem, spécialisée dans les appareils d'imagerie médicale, a mis en exergue l'"importance de la téléradiologie dans le dépistage des cancers du sein". Elle répond, selon lui, à des besoins médicaux dans trois contextes, la téléconsultation dans le cadre des urgences médicales, la transmission de radiographies qui évite les déplacements inutiles ou dangereux ainsi que le télédiagnostic qui sera réalisé par un radiologue recevant les images et les données cliniques à partir d'une structure médicale dépourvue de spécialistes, et qui permettrait d'accélérer la vitesse de réponse de spécialistes. Bouadjnek a précisé aussi que pour atteindre l'objectif d'un dépistage de masse organisé du cancer du sein et résoudre la mortalité par cette pathologie en Algérie, il y a lieu de prendre en compte la disponibilité en temps et heure ainsi que les moyens de prise en charge thérapeutique adéquate. R.T