Le front de la protestation dans le secteur de l'éducation s'élargit. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) organise aujourd'hui une journée de protestation, marquée par des sit-in et des rassemblements afin de tirer la sonnette d'alarme sur la situation de l'école, explique le CLA dans un communiqué diffusé hier. Ceci, sachant que le Conseil national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Cnapest) poursuit toujours la grève entamée mardi dernier. «La tutelle n'a pas tenu ses promesses sur le plan pédagogique ; il en est de même pour l'amélioration de la situation socioprofessionnelle des travailleurs de l'éducation», s'alarme le CLA. Les dernières rencontres sur la révision du statut particulier n'ont abouti en fait à aucune décision réelle remettant en cause les articles qui pénalisent les enseignants en raison du manque de visibilité sur leur carrière. «La promotion des travailleurs de l'éducation en est au point zéro», constate le CLA. Le syndicat explique que cette journée de protestation vise à tirer la sonnette d'alarme quant à la situation alarmante de l'école publique algérienne et à dénoncer la précarité de la situation socioprofessionnelle des travailleurs de l'éducation qu'«un statut particulier révisé veut consacrer». Concernant le statut particulier qui reste, pour le syndicat, l'enjeu de taille qui façonnera le développement du secteur de l'éducation, le CLA exige la promotion automatique tous les cinq ans, la réduction des durées d'avancement dans les échelons à 2 ans et 2 ans et demi et l'intégration des corps communs dans le secteur de l'éducation. Les parents d'élèves «déçus» L'Union des associations des parents d'élèves dénonce le recours à la grève à moins de deux mois des examens. «Pourtant, le ministère avait répondu favorablement aux revendications pressantes des syndicats concernant l'augmentation des salaires et la gestion des œuvres sociales», estime Khaled Ahmed, président de cette Union. «Décréter des grèves et des actions de protestation pour exiger des retouches sur le statut particulier, c'est discréditer les syndicats et les faire rejeter par l'opinion publique», martèle M. Khaled en soulignant que le retard accusé dans le programme pour les élèves de terminale est de 7 semaines. «Nous sommes déçus par l'égoïsme des enseignants grévistes», ajoute le représentant des parents d'élèves. L'Union des associations des parents d'élèves compte saisir le président de la République pour mettre un terme à ces agissements «pénalisant la scolarité de nos enfants».