Après un long travail sur le terrain en faveur de l'unité d'action, le conseil des lycées d'Algérie (CLA), a décidé de renouer avec la protestation, et ce, à partir du mois de février en appelant probablement à deux jours de grève dans le secteur de l'éducation. C'est ce qui ressort de la conférence de presse que la CLA a tenu, hier, devant un parterre de journalistes venus s'enquérir de la situation du secteur de l'éducation. Les syndicalistes du CLA ont précisé que devant les revendications des enseignants et travailleurs, le statut particulier de l'éducation a été adopté sans pour autant prendre en charge les doléances qui consistent à réviser la grille des salaires, par la revalorisation du point indiciaire qui doit passer de 40 DA à 165 DA pour un SMIG réévalué par ces syndicalistes à 33 000 DA. En effet, les porte-parole du CLA considèrent que si l'ancienne grille des salaires permettait aux travailleurs en 2003 d'assurer leurs besoins vitaux pendant 21 jours, en revanche la nouvelle grille des salaires appliquée en février 2007 ne couvre plus que 15 jours par mois. Aussi, devant la situation de la dégradation du pouvoir d'achat, le CLA demande la révision du statut particulier pour répondre aux aspirations des enseignants et travailleurs de l'éducation. Il revendique le maintien de l'enseignement technique face à la volonté affichée de la tutelle de démanteler cette branche qui a vu une grande partie de ses enseignants dispenser des matières qui ne répondent pas à leur profil. Le CLA s'inquiète et dénonce le retard de la tutelle quant à la promulgation du régime indemnitaire qui tarde à venir, précisant que le plus attendu par les travailleurs, sur les salaires notamment, ce sont les primes de transport, de panier et de logement se font de plus en plus ressentir avec l'érosion du pouvoir d'achat qui s'amenuise de jour en jour, devant la cherté de la vie et l'augmentation des coûts tant des produits alimentaires, vestimentaires ou des charges sociales des ménages algériens. Autres revendications de ce secteur stratégique de l'économie nationale, la santé des enseignants. En effet, une étude effectuée sur un échantillon de 900 personnes dans la ville pilote d'Alger, par des médecins, a montré qu'à l'état actuel des conditions socioprofessionnelles du secteur de l'éducation, 90% des professeurs et travailleurs sont assujettis à des maladies liées à la profession qui commencent à se faire sentir après 10 années d'exercice dans ce secteur. Une liste longue de maladies de cette profession tels la dysphonie, l'ulcère l'asthme, le diabète, l'hypertension artérielle, les problèmes cardio-vasculaires et autres, a été recensée et montre que 60% des enseignants présentent des signes de stress qui pour la plupart des cas évoluent pour devenir une véritable pathologie. Cette étude est en train d'être observée à Béjaïa, Bordj et Oran. Sur le chapitre du régime indemnitaire, à l'instar des primes de transport et de panier, le CLA demande la prime de récupération psychologique et réitère sa proposition de calculer la prime de rendement sur la nouvelle grille des salaires. Le CLA précise que sur les 60 000 enseignants du secondaire, pas moins de 25% sortiront en retraite dans les 5 années à venir. Aussi, pour un meilleur rendement des professeurs, une retraite après 25 ans de service est une autre requête du CLA qui propose à ce qu'elle soit calculée sur la dernière année de service. Les syndicalistes de l'éducation considèrent que les travailleurs ont tant attendu et ne trouvent pas d'autre chemin que celui de la protestation, le seul moyen, disent-ils, pour se faire entendre, et appellent tous les syndicats de l'éducation à tenir des assemblées générales pour enrichir et adopter un programme d'action et se préparer à une forte mobilisation pour arracher leurs droits et défendre l'école publique.