Après avoir fait un travail sur le terrain en faveur de l'unité d'action avec les syndicats de l'éducation et appelé tous les syndicats de l'éducation à tenir des assemblées générales pour enrichir et adopter un programme d'action, le conseil des lycées d'Algérie (CLA) appelle à une forte mobilisation pour une grève de deux jours les 8 et 9 février 2009. Le CLA renoue donc avec la protestation. «L'actuelle grille des salaires tire vers le bas le pouvoir d'achat des fonctionnaires qui subit une baisse vertigineuse. Aussi, une révision urgente de cette grille s'impose dans l'immédiat», précise la déclaration du CLA parvenue à notre rédaction. Selon Hassiba Oldache, la porte-parole du CLA, «cet appel vise les trois palliers du secteur de l'éducation et tous les fonctionnaires qui se reconnaissent dans les revendications du secteur de l'éducation sont invités à observer ce mouvement de grève». Les syndicalistes de l'éducation sont déçus du nouveau statut particulier qui consacre «la dépermanisation, notamment par les modalités de recrutement et de titularisation», précise le document. «Ce statut ne prévoit que deux grades uniquement au lieu de prévoir une promotion horizontale systématique comme c'était le cas dans l'ancien statut particulier de 1990 qui prévoyait plusieurs grades, notamment celui d'enseignant chercheur, enseignant formateur…», indique le communiqué. «Il est noté l'absence de transparence et les calculs des coulisses qui marquent souvent les concours de promotion des différents corps de l'éducation.» D'autre part, le CLA réitère ses revendications d'augmenter les salaires par la revalorisation du point indiciaire à 165 DA, promulguer un régime indemnitaire conséquent, réviser le nouveau statut particulier pour répondre aux aspirations des enseignants, une retraite après 25 ans de service et recouvrer le pouvoir pédagogique des enseignants. Sur un autre chapitre, le CLA, qui informe qu'au cours de l'année 2009, un nouveau code du travail sera promulgué, les syndicalistes de l'éducation se disent déterminés à défendre «les libertés syndicales qui doivent constituer un droit indéniable», énonce la déclaration. L'accès aux crédits de tous genres, contractés par la majorité des travailleurs, «est une bombe à retardement car l'ombre de la cessation de paiement de ces crédits «plane dans le court terme», devant la dégradation du niveau de vie des Algériens. Le retard accusé pour la promulgation du régime indemnitaire, le plus attendu par cette corporation et par tous les travailleurs du secteur public, accentue «la situation précaire que vivent les enseignants et travailleurs de l'éducation». La détermination des syndicalistes du CLA qui défend une école publique pourra-t-elle faire reculer les pouvoirs publics ?