Comme chaque année, depuis 1974, les Palestiniens célèbrent, le 17 avril, la Journée du prisonnier. C'est à cette date que fut concrétisée la première opération d'échange de prisonniers entre les Palestiniens et Israël. Mahmoud Bakr Hijazi, militant du Fatah arrêté en 1965, a été le premier prisonnier libéré ce jour-là, ce qui a ouvert la voie à plusieurs autres transactions du genre, dont la dernière a été conclue en octobre 2011 par le mouvement Hamas et Israël. Au cours de cette transaction parrainée par les autorités égyptiennes, plus de 1000 prisonniers palestiniens ont été libérés en échange du soldat israélien Gilaad Shalit, tombé entre les mains de résistants palestiniens au cours d'un accrochage armé à la lisière de la bande de Ghaza, en territoire israélien, au mois de juin 2006. Le mouvement Hamas avait réussi à le garder au secret, quelque part dans l'enclave palestinienne, pendant plus de 5 ans ce qui a représenté un échec cuisant pour les services de renseignement et, derrière eux, l'armée israélienne. Même durant la grande opération militaire de l'hiver 2008-2009, appelée par Israël «Plomb durci», au cours de laquelle l'armée israélienne a occupé la presque totalité de la bande de Ghaza, les soldats israéliens ont échoué, puisque sa cache n'a pas été découverte. Aujourd'hui, à cause des incessantes violations de leurs droits par les autorités pénitentiaires israéliennes, 1600 détenus palestiniens ont entamé une grève illimitée de la faim. Moyen de pression C'est Aïssa Qaraqaa, le ministre palestinien des Prisonniers et des Libérés, qui a annoncé, hier, depuis Ramallah, cette décision, mais il a prévenu aussi de l'impact néfaste de la division sur l'unité des prisonniers et, par conséquent, sur leurs chances de réussir à faire accepter leurs exigences par leurs geôliers. Selon le ministre palestinien du gouvernement de Salam Fayad, les principales revendications des prisonniers sont l'arrêt de l'isolement individuel, la reprise des visites familiales en particulier pour ceux originaires de la bande de Ghaza suspendues depuis 2006, l'amélioration de leurs conditions de vie et enfin arrêter la politique de la détention administrative. C'est une mesure arbitraire dont usent les autorités israéliennes pour emprisonner n'importe quelle personne pour une durée de 4 mois indéfiniment renouvelable, sans inculpation ni jugement devant un tribunal. Après la transaction d'octobre 2011, la population carcérale palestinienne dans les prisons et les centres de détention israéliens a été réduite à 4700 individus, dont 320 sont emprisonnés dans le cadre de la détention administrative. Les prisonniers palestiniens font face quotidiennement à des mauvais traitements, à des humiliations et même à des tortures physiques et psychiques.