Une première en Algérie : En pleine crise de mévente liée à la psychose entourant la grippe aviaire, les accouveurs et grands éleveurs de poules reproductrices ont décidé de se défendre et de créer leur représentation. Leur première assise a accouché, dimanche à Oran, d'un premier embryon appelé « Coordination provisoire des accouveurs et éleveurs. » Après cette rencontre d'Oran, à laquelle ont assisté 44 sur les 47 accouveurs et grands éleveurs qui activent en Oranie, deux autres rencontres similaires devront se tenir, aujourd'hui au Centre (Alger) et au courant de la semaine prochaine à l'Est (Setif). Objectif : mettre en place une représentation nationale des 170 professionnels privés. Ce qui représente 80% de l'activité avicole, contre 20% assurée par les offices publics. Cette élite de l'aviculture fournit 80% des poussins d'un jour. Pourquoi s'organiser ? « C'est pour mieux se défendre et faire face à la crise sans précédent du monde avicole, découlant de la psychose entourant la grippe aviaire », affirme Taha Benhamza. Première mission : « un travail d'information destiné à rassurer l'opinion publique que la consommation des volailles ne constitue pas un danger pour la santé. » Pour se faire, les professionnels comptent mener une campagne « active » à travers, notamment, les médias lourds et dans la presse en générale. Deuxième mission : « mener des actions en synergie avec les pouvoirs publics. Il s'agira, notamment d'énumérer les contraintes mais surtout de proposer des solutions. » Le premier rempart Déjà, un premier communiqué de presse tombe : Ce texte sanctionnant la rencontre d'Oran, fait état « d'une pleine adhésion de cette organisation professionnelle aux mesures de prévention prises par les pouvoirs publics. » Mais, ces derniers attendent des pouvoirs publics « qu'ils prennent des mesures affectant le volet économique en direction des 150 000 familles vivant de l'aviculture qui se retrouvent dans une situation de quasi-faillite. » Une population à laquelle il faudra ajouter les victimes collatérales constituées par les fabricants d'aliment, les entreprises d'abattage, les vétérinaires privés, les distributeurs de médicament vétérinaire... La crise risque, en effet, si elle venait à perdurer, de déstructurer fatalement la paysannerie et partant, tout le monde rural, avec comme conséquence, un fatidique exode rural. Concrètement, les professionnels souhaitent « des mesures d'aide indirecte. » M.Benhamza souhaite, par exemple, « des mesures fiscales temporaires au bénéfice de la filière. Des subventions destinées au stockage dans des chambres froides du poulet qui peine à se vendre, des aides bonifiées, des prestations d'assurance plus adéquates avec cette crise... » Il faut dire dans ce sens, qu'un fonds zoo sanitaire existe, certes, mais ne rembourse les éleveurs qu' une fois la maladie se déclenche. Au sujet du confinement des oiseaux de basse cours, M.Benhamza affirme « adhérer à une telle mesure sanitaire si elle venait à être décidée par le ministère de l'agriculture et que son organisation est prête à travailler dans le sens de la sensibilisation (démarche pédagogique), des éleveurs pour appliquer cette mesure urgente pour éviter la contamination par les oiseaux migrateurs du virus H5N1. »