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Les fermiers y laissent des plumes
GRIPPE AVIAIRE
Publié dans L'Expression le 04 - 02 - 2006

Au moment où la consommation est relativement régulière, les prix, eux, connaissent des chutes spectaculaires.
Un bon volatile est un volatile rôti. Mais cela devient mauvais dès lors qu'il attrape une fâcheuse grippe. On le «dénigre», on s'en éloigne et on l'abat. Parfois, il est victime d'une rumeur, comme c'est le cas en Algérie. Sa cote diminue alors dans la bourse et chez les marchands de volailles. Si auparavant le prix du poulet frôlait les 180 et 200 DA, aujourd'hui ce n'est plus le cas. Les marchands de volailles invitent presque avec insistance à acheter. D'autant plus que les prix proposés sont vraiment alléchants. C'est du jamais vu, du poulet à 100 dinars le kilo ! Qui dit mieux? En effet, avec les rumeurs qui circulent, faisant état de l'arrivée de la grippe aviaire en Algérie, une certaine réticence est remarquée chez les consommateurs de la viande blanche. La nouvelle, répandue ces derniers jours, relative à cet éleveur oranais atteint du virus H5N1 (un autre nom pour la grippe aviaire), n'a fait qu'enfoncer le clou de plus belle. Les prix ont considérablement chuté. Toutefois, en dépit de cette situation, les ménages continuent encore d'en consommer. Néanmoins, les plus gros acheteurs sont les restaurateurs. Et cela leur fait une bonne affaire ! Pour en savoir plus, il n'y a pas mieux que d'effectuer une petite tournée à travers les restaurants. Les poulets rôtis, exposés dans les fours à l'entrée même des restaurants font couler la salive aux passants. Dans ces situations, on n'a qu'à faire appel à sa poche et «tarir» sa salive. Cependant , à ce niveau, les prix proposés n'ont pas bougé d'un iota. Ne dit-on pas que le malheur des uns fait le bonheur des autres?. Jugez-en : chez les marchands de volailles, les prix du poulet varient entre 100 et 120 dinars, alors qu'une simple cuisse est proposée chez les restaurateurs au même prix ! Et ce n'est pas tout. Au marché de gros, le poulet ne coûte que 80 dinars le kilo!
Ainsi, cette situation est sérieusement contradictoire, si, au moment où la consommation demeure plus ou moins régulière, les prix, eux, connaissent des chutes spectaculaires. Cette situation n'est-elle pas en contradiction avec les lois du marché? Contacté par téléphone, un responsable au niveau de la Chambre de l'agriculture de la wilaya de Boumerdès nous a révélé qu'il «existe toute une chaîne derrière cette affaire». Plus explicite, notre interlocuteur nous a indiqué que «certains gros producteurs le font exprès pour casser les prix». Qui sont donc ces gens-là? «Ce sont des producteurs qui disposent de tous les moyens nécessaires pour l'élevage. Ils ont des poulaillers bien équipés, des couveuses, des poules reproductrices, des magasins pour écouler leur marchandise...», révèle ce responsable. Pourquoi recourent-ils à ce genre de pratiques et quel est l'intérêt qu'ils en tirent? «Ces producteurs disposent d'un surplus de marchandise et ils ne trouvent pas de preneurs. Donc pour trouver une clientèle, ils cassent les prix». En tirent-ils un profit?»Certainement pas, mais ces pertes ils les récupèrent ailleurs. Ils font des livraisons périodiques à certaines institutions de l'Etat, comme les casernes...c'est-à-dire, des institutions à grosse consommation», nous révèle ce responsable.»Donc toutes les pertes qu'ils se sont infligées sont infimes comparativement à ce qu'ils gagnent ailleurs».
Et dans ce cas-là, qui est le perdant dans l'affaire, ou si on veut, qui est le dindon de la farce ? Inutile de chercher ailleurs lorsque la réponse est là, toute prête. C'est l'éleveur qui paie la facture. Et celle-ci s'avère trop chère pour qu'il puisse la supporter! Selon un éleveur, le prix de revient d'un kilo de poulet est de 100 dinars, quant au tarif de la vente, il est estimé à 60 dinars. «On est en pleine perte. C'est la chute libre. On dépense largement plus qu'on gagne» nous révèle un éleveur. Notre interlocuteur ne cache pas sa colère contre les informations rapportées quotidiennement par les médias. «Les journaux, la télévision, la radio ne cessent de parler de la grippe aviaire. Cela devient affolant. Rien n'est fait pour apaiser les tensions. Pire encore, à la télévision on invite les responsable de l'Etat, les vétérinaires, mais jamais on a fait appel à un éleveur pour qu'il puisse expliquer la situation délicate dans laquelle il se retrouve du jour au lendemain», déclare notre interlocuteur et de poursuivre : «Si les choses poursuivent encore ce cheminement, on finira certainement par craquer. Déjà je connais un tas de collègues qui ont fait faillite et se sont retrouvés dans l'obligation de renoncer. D'autres se sont même retrouvés endettés jusqu'au cou, après n'avoir pas payé les factures des matières premières.»
Ce qu'il y a lieu de signaler par ailleurs, c'est l'absence quasi totale de l'Etat. En effet, les éleveurs ayant fait faillite, sont-ils protégés? Seront-ils remboursés? «C'est de l'ironie. Nous sommes uniquement protégés contre un éventuel incendie ou bien lorsque les poussins meurent. Mais quand on subit la chute des prix, c'est nous qui payons la facture», indique un éleveur. Ainsi, la grippe aviaire en Algérie a bien raté sa cible. La rumeur a fait des siennes et c'est aux éleveurs d'en subir les frais.


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