80% des malades atteints par la pathologie mortelle de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), l'ignorent. Le professeur Djebbar a tiré la sonnette d'alarme quant à l'absence de chirurgiens cardio-thoraciques dans l'est du pays. Les travaux de la septième édition des Journées aurassiennes internationales de pneumologie seront entamés dès aujourd'hui, au centre de loisirs scientifiques (CLS) de Kechida, à l'initiative de l'EPH, la direction de la santé, la faculté de médecine et l'université Hadj Lakhdar. En plus de la participation des chefs de service de pneumologie de neuf wilayas de par le territoire national, les journées seront rehaussées par la participation d'imminents professeurs étrangers: Christian Préfaut du CHU de Montpellier (France) et Jean-François Dessanges (Paris), pour n'en citer que ceux-là. Tournant autour de quatre grands axes (l'allergologie, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), les pneumopathies infiltrantes diffuses et les explorations en pneumologie), les 53 communications, dont 34 orales et 17 posters, se tiendront durant un marathon scientifique de deux jours. En outre, il sera aussi question de deux ateliers consacrés à l'apnée du sommeil et au diagnostic de l'allergie. Lors de la conférence de presse organisée lundi au sanatorium, le professeur Abdelmadjid Djebbar, initiateur de l'évènement, a tenu à mettre en exergue la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), une maladie chronique systémique d'origine respiratoire, atteignant les bronches, qui, d'après de récentes estimations de l'organisation mondiale de la santé (OMS), sera la troisième cause de mortalité au niveau mondial d'ici 2020. Cette maladie peu connue auprès du grand public, a pour principale cause, le tabagisme, notamment chez les femmes. Selon la propre estimation du conférencier, 80% des malades atteints par cette pathologie l'ignorent. Une décompensation aiguë est souvent le signe clair de l'avancée de cette maladie. «Le patient a du mal à respirer sans assistance», a-t-il expliqué, ajoutant qu'« une fois le premier épisode de décompensation arrivé, la moyenne d'espérance de vie est estimé à 3 années». En outre, plusieurs autres pathologies sont liées à la BPCO ; le diabète, l'ostéoporose et l'amaigrissement extrême en sont souvent la conséquence. Par ailleurs, le professeur Djebbar a tiré la sonnette d'alarme quant à l'absence de chirurgiens cardio-thoraciques dans l'est du pays. Selon lui, plusieurs pathologies graves ne peuvent être soignées sans une intervention chirurgicale directe, notamment le cancer du poumon. «On ne traite pas cette pathologie avec la chimiothérapie, car celle-ci ne fait que retarder la fatalité de 2 ou 3 mois», s'est-t-il indigné. Il a aussi tenu à rappeler que durant les 3 dernières années aucun diplômé d'enseignement médical supérieur (DEMS) n'a été formé en la matière. A ce titre, il devrait y avoir une surveillance pédagogique des professeurs de rang magistral. «On doit rendre des comptes concernant le nombre de DEMS qu'on a formés. Il existe des professeurs qui n'ont pas ouvert de postes de résidanat pendant 20 ans», a-t-il conclu.