A cet effet, il ne se passe pas un jour sans qu'on entende parler d'une agression à l'arme blanche ici, du vol d'une voiture là et du cambriolage d'un appartement d'une des cités dortoir. Le citoyen ne se sent plus en sécurité, même s'il se barricade chez lui. Les hautes plaines sétifiennes, en général et la capitale des Hauts-Plateaux en particulier, qui étaient, dans un passé récent, plus ou moins épargnées par les homicides, le viol et le détournement de mineurs, sont maintenant « infestées » par ces délits, qu'on ne peut plus classer dans la rubrique des faits divers. La déperdition scolaire et le chômage sont les principales causes de la recrudescence de ces maux. D'autant que les lieux précités, où sont constituées les bandes de petits délinquants qui commercialisent la drogue et les psychotropes ne sont pas contrôlés. Pis, c'est dans ces espaces que les « visites » par effraction et la casse des voitures des riverains sont, nous dit-on, programmées par les petits malfaiteurs dopés par les cachets et autres drogues. Cette situation n'inquiète pas outre mesure la société civile. Le contexte accentue les difficultés des services de sécurité, qui ont, en matière de lutte contre le banditisme, marqué ces derniers temps de bons points. Pour l'illustration, et au cours du bimestre (janvier- février) de l'année en cours, les fonctionnaires des différents services et arrondissements ont arrêté 15 individus qui ont été inculpés pour port d'armes prohibées, de bombes lacrymogènes et de détention et commercialisation de drogue. Ces mis en cause écumaient de nombreux quartiers Birgaï, les cités des 750, 400, 500 et 1000 Logements ainsi que la gare routière, l'autre nid des désœuvrés et des marginaux. En patrouille à la cité Yahiaoui (Tandja), la brigade mobile de la police judiciaire a, le 28 janvier dernier mis la main sur un repris de justice en possession de 1100 montres « retirées » d'un hangar d'El Eulma. Ce forfait a été, nous dit-on, réalisé grâce à la complicité d'autres acolytes, connus en prison. En matière de mœurs, la situation est, le moins qu'on puisse dire, critique. Les statiques sont loin de refléter l'amère et triste réalité. Avec 34 crimes, la wilaya de Sétif s'est classée, selon une source digne de foi, première en la matière à l'échelle de la région est du pays en 2005. Suite à l'implication des citoyens des 300 Logements, ayant déposé plainte, six femmes, qui ont élu domicile dans un garage transformé en lieu de débauche, ont été incarcérées aux motifs de débauche, d'hébergement illégal de femmes, de détournement de mineur. Trois hommes ont été arrêtés à la fin de janvier dernier, pour des histoires de viols commis sur deux mineures, dont l'une n'avait que 15 ans...