Annaba est une ville à risque. La ville des rives de la Seybouse semble être livrée à elle-même et surtout aux groupes de malfrats. L'on est tenté de l'affirmer si l'on se fie au nombre d'agressions. Pour la seule journée de vendredi dernier, l'on déplore sept agressions à l'arme blanche ayant causé un décès. Selon nos sources, ces agressions sauvages ont été perpétrées par des truands qui circulaient à bord d'une Clio classique de couleur blanche, principalement du côté de la mosquée « Ouhoud », non loin du lycée Moubarak El Mili. « Les membres de ce groupe de délinquants sont des repris de justice dans la plupart des cas. C'est sous l'influence de la drogue et de l'alcool qu'ils commettent leurs forfaits », explique un inspecteur de police de la sûreté de wilaya. D'autres enquêteurs, bien au fait de la situation, ajoutent : « Ces brigands seraient chapeautés et dirigés par des personnes instruites, autrement dit, par des universitaires souvent au chômage ; ce qui augure de lendemains à haut risque pour la société ». Grave et inquiétante est la situation sécuritaire à Annaba ! En effet, il ne se passe pas un jour sans que l'on signale des atteintes aux personnes et aux biens. Des femmes agressées, traînées par terre et délestées de leurs bijoux, hommes braqués sous la menace d'armes puis dépouillés de leur argent et téléphone portable, des automobilistes, surtout les « fraudeurs », rackettés et souvent privés de leurs voitures, appartements et locaux commerciaux cambriolés, voitures en stationnement « désossées », rixes quotidiennes à l'arme blanche au niveau des artères les plus commerçantes de la ville, sans parler de la prostitution et du trafic de drogue, qui ont atteint des proportions alarmantes. Tout cela se passe souvent en plein jour, au vu et su même des services de sécurité. Pour s'enquérir de la situation, il suffit de faire un tour dans la soirée dans certains quartiers, voire même sur l'esplanade du Cours de la Révolution, la plus importante place publique de Annaba, où l'on peut voir, à chaque coin sombre de la rue, des jeunes et des moins jeunes, souvent des SDF, s'adonner à la consommation de stupéfiants et autres psychotropes en toute quiétude. D'ailleurs, pas plus tard que la semaine écoulée, un confrère a échappé à une mort certaine. En effet, le propriétaire d'un quotidien arabophone a failli être égorgé sous les arcades du Cours de la Révolution, aux environs de 21 h. Il s'en est miraculeusement sorti, mais aura été sérieusement avachi par les lames tranchantes des agresseursqui étaient à bord d'une vieille Renault 12. Pour beaucoup de citoyens, il est aujourd'hui urgent de trouver des solutions à cette situation, qui devient de jour en jour incontrôlable. En attendant de voir des jours meilleurs, Annaba, surtout by night, fait vraiment peur.