La FFS s'est montré, avant-hier, plus enclin à une lutte pacifique pour le changement expliquant sa désapprobation quant à la démarche de la CNCD, qu'il a d'ailleurs, quittée avant même sa première sortie sur le terrain de la manifestation. Karim Tabbou a plaidé en faveur d'une action pacifique pour faire changer le régime. Le premier secrétaire du FFS intervenait vendredi après-midi lors d'un meeting qui a rassemblé des milliers de personnes à la salle Atlas de Bab El-Oued avec pour mot d'ordre «le changement pacifique du système». «Il faut une lutte pacifique tous les jours. C'est dans l'exercice citoyen effectif que s'opèreront les décantations. C'est à cette condition que se construira (...) le changement», a-t-il déclaré de 4.000 personnes ont répondu à l'appel du parti d'Aït Ahmed dans une ambiance festive. «Nous ne nous laisserons pas prendre sur le terrain de la confrontation et de la violence», a-t-il ajouté. Selon M. Tabbou, «pour construire le changement, il faut d'abord sortir de l'exclusion et de l'émeute». Il faut pour cela une «levée de tous les obstacles à la libre organisation et la libre expression des Algériens». Le premier secrétaire du FFS a également appelé à «la levée du dispositif répressif des libertés publiques (...) non seulement au travers des dispositions légales et administratives mais aussi par un signal politique fort capable de restaurer la confiance perdue». Il a aussi exhorté «les décideurs» à ne pas «avoir peur du changement». Auparavant s'est étalé sur la démarche son parti articulé sur l'organisation de meetings et de rencontres populaires à travers le territoire national. Fidèle à lui même, il fustigera le RCD. «Il y a ceux qui croient qu'il suffit d'une chiquenaude pour faire tomber les murs de la citadelle. Et de cueillir le pouvoir, ses milliards, ses milices, son armée et ses services de sécurité (…) d'autres encore sont convaincus qu'à elles seules, les nouvelles technologies tracent la voie royale vers le changement (…) Pour nous, nous considérons comme prioritaire la reconstruction du lien entre Algériens», a-t-il soutenu. «Ni le Maroc, ni l'Algérie ne seront des exceptions… le changement est inéluctable», a assuré Mustapha Labraimi, chargé des relations extérieures dans le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) marocain. Lui succédant, Me Mustapha Bouchachi, président de la Ligue algérienne des droits de l'homme (Laddh) a souligné: «Les peuples du monde entier méritent de jouir de la liberté et de la démocratie, mais je ne connais pas un peuple qui aura tant sacrifié pour arracher sa liberté et obtenir son indépendance…»