Le Front des forces socialistes (FFS) a choisi de commencer sa campagne pour les législatives de mai 2012 par une visite de proximité, dans le vieux quartier populaire de Bab El Oued (Alger) pour expliquer le «message d'espoir» prôné par le parti et faire comprendre aux citoyens que leur participation à la politique était indispensable pour un changement pacifique. Au marché «Nelson», où s'affichent aujourd'hui des prix «inaccessibles aux petites bourses», des citoyens ont approché les candidats en campagne pour leur faire part de leurs difficultés quotidiennes, notamment la cherté de la vie. Dans des réponses politiques, le premier secrétaire du FFS, Ali Laskri, a expliqué aux personnes mécontentes la nécessité d'un «changement pacifique» dans le pays. «Ce n'est pas facile mais ce n'est pas impossible non plus», a-t-il répondu à ceux qui lui disaient ne pas croire au changement, les incitant plutôt à s'organiser et à se remobiliser pour pouvoir «construire pacifiquement l'alternative démocratique», et «dépasser le défaitisme et la défection du politique». M. Laskri, accompagné du candidat tête de liste d'Alger, Mustapha Bouchachi, et d'autres candidats de la capitale, s'est aussi rendu dans des cafés populaires où il a écouté les citoyens et leurs doléances, notamment en ce qui concerne l'emploi, le logement et les conséquences de la «mauvaise gouvernance». Certains ont tout simplement demandé aux représentants du FFS comment ce dernier comptait régler ces questions et bien d'autres. M. Laskri a répondu que «ce n'était pas facile», et que «toutes les situations pouvaient être réglées dans un cadre légal et dans la transparence». Une femme SDF (sans domicile fixe) s'est approchée de la foule et a carrément demandé à M. Laskri de lui attribuer un logement. Le responsable du parti s'est dit «attristé» par ce symbole et cette image d'Alger, «difficile à accepter». Pendant que les représentants du FFS expliquaient leur programme, des voix provenant de véhicules qui passaient à proximité appelaient au boycott du scrutin car, pour eux, «voter ne changerait rien à la situation du pays». Les députés «sont tous des corrompus», renchérissaient d'autres en écho. Face à ces manifestations de mécontentement qui peuvent se résumer par un manque de foi en ces consultations électorales, les représentants du FFS ont expliqué aux citoyens présents que «démissionner de la vie politique n'était pas la solution». «La harga» et le suicide ne sont pas une solution», a résumé M. Laskri. Dans la commune de Oued Koriche, aux habitants qui exprimaient les mêmes préoccupations et les mêmes «difficultés» d'une vie qu'ils disent «dure», le responsable du vieux parti d'opposition a soutenu que sa formation militait pour «une bonne gouvernance, synonyme de décentralisation du pouvoir, de lutte contre la corruption et contre les passe-droits». Dans ce vieux quartier d'Alger, les panneaux d'affichage réservés aux partis en lice sont presque vides, a-t-on constaté. Le FFS a «un potentiel important d'électeurs» dans les communes de Bab El Oued et de Oued Koriche, a confié M. Laskri. Le premier meeting du FFS sera animé aujourd'hui à Bejaïa par le candidat tête de liste dans cette wilaya.