Halal, ce terme en vogue dans la campagne électorale pour les présidentielles françaises, qui a inspiré Marine Le Pen, candidate de l'extrême droite, dans ses attaques contre les immigrés, s'est invité dans le débat électoral à Jijel. Dans une émission de la radio locale, lundi dernier, consacrée à un débat ouvert avec les postulants à la députation, un candidat n'a pas trouvé mieux que de qualifier sa liste de…halal. Sur sa lancée, il a tenu des propos laissant pantois beaucoup d'auditeurs. «Nous avons des noms qui ont des bouches halal, des ventres halal…», a-t-il dit pour expliquer qu'ils n'ont pas mangé du haram. Le candidat en question n'est autre qu'un entrepreneur, natif de la commune de Ouled Yahia et bien connu à El Milia, figurant sur une liste libre qu'il chapeaute. Si l'objet de cet écrit n'est pas de prouver ou de nier la bonne moralité du concerné, il n'en demeure pas moins que ces propos ne peuvent laisser indifférent le commun des auditeurs à un moment où ces élections ont fait couler beaucoup d'encre sur l'entrée en lice de la «Chkara» dans le choix des prétendants. En droit de prêcher les bonnes vertus de sa liste, ce candidat n'est pas le seul à dire tout le bien qu'il pense de sa propre personne. Cette émission de la radio est d'ailleurs devenue une tribune d'expression pour des candidats inconnus, dont certains n'ont même pas osé, faute de moyens ou de courage politique, s'afficher aux électeurs plusieurs jours après le début de la campagne. Le hic est que tous prêchent le même programme et promettent une Algérie nouvelle. Certains s'octroient des diplômes prestigieux alors qu'il n'ont même pas le bac, pendant que d'autres, mieux nantis, investissent le terrain et étalent leurs richesses pour tenter de s'accaparer les voix… des pauvres.