Les jeunes pensent beaucoup plus à trouver un emploi qu' à aller voter. Pendant que dans les grands ensembles urbains tout est mobilisé pour que la campagne électorale soit le centre d'intérêt du commun des citoyens, dans les bourgades rurales de la wilaya, les jeunes ont d'autres préoccupations. A Ghebala, où le maire de cette commune enclavée du sud-est de Jijel, s'est porté candidat, les jeunes ont plutôt à cœur de sortir de leur marasme quotidien. Leur espoir n'est pas de voter, mais plutôt de travailler un jour, malgré le fait que dans cette localité, extrêmement démunie, il n'y a aucune opportunité d'emploi. L'élevage caprin dans la pure tradition locale est le refuge de certains. Les plus chanceux ont décroché une occupation dans le filet social. Non loin de là, à Bordj Ali, une bourgade rurale de la commune de Settara, les jeunes ont les mêmes préoccupations. De passage, l'année dernière, dans cette localité, le wali a dû descendre de voiture pour écouter leurs doléances. Leur exemple n'est pas le seul dans cette wilaya où le chômage est une tare endémique que ni les contrats du pré emploi ni les emplois précaires du filet social n'ont pu réduire sérieusement. Des zones ruraales de Ziama Mansouriah et d'El Aouana, à l'ouest de la wilaya, à l'extrême est, les petits métiers de la vente sur le trottoir sont le refuge de certains pour grignoter quelques dinars servant d'argent de poche. «Avant, je vendais de la sardine, maintenant qu'elle est devenue chère, je me débrouille pour vendre des légumes, je ne peux rien faire d'autre que de venir m'installer sur le trottoir», soutient un jeune, la trentaine. Au delà de ces petits boulots, c'est toute la misère qui s'étale au grand jour. Dans les campagnes, cette chance de vendre dans la rue ne s'offre même pas aux jeunes sans emploi.