1955 Automne : 200 000 soldats participent aux opérations de pacification dans le Nord-Constantinois. Septembre : des mouvements des jeunesses françaises créent le Comité des jeunes contre l'envoi du contingent. Il ne durera même pas le temps des cerises, puisque sous des pressions du pouvoir, se retirent l'une après l'autre les Jeunesses ouvrières et chrétiennes (JOC), les Jeunesses socialistes (JS), l'Union des jeunesses républicaines de France (UJRF) ancien sigle des Jeunesses communistes (JC). Seuls resteront quelques groupes proches des Auberges de jeunesses. Lors d'une opération dans la région de Djorf (Némenchas), l'armée française récupère des documents appartenant à Bachir Chihani, alors chef de ce qui était la Zone I, successeur de Ben Boulaïd qui avait été arrêté. Entre autres papiers, se trouvait une lettre étrange qui attaquait en des termes violents la délégation extérieure particulièrement Aït Ahmed et Khider. Seul Ben Bella échappait aux critiques. Son nom ne figurait même pas dans la correspondance. Les services secrets français qui ont remis le document à la presse qui l'a publié, ont vite conclu que Ben Bella en était l'auteur. En fait, il s'agissait d'un texte d'Ahmed Mahsas lui-même de la délégation extérieure. 8 septembre : France Observateur, ancêtre du Nouvel Observateur, est saisi en raison de la publication d'un reportage du journaliste Robert Barrat sur les maquis de l'ALN. Il sera arrêté le 15 septembre. 11 septembre : a Paris, les jeunes appelés pour le contingent manifestent à la gare de Lyon. 13 septembre : Dissolution du Parti communiste algérien (PCA). 20 septembre : ouverture de la dixième session de l'assemblée générale de l'ONU. Grève générale des commerçants algériens. 26 septembre : les 61 députés du deuxième collège signent une motion dans laquelle ils rejettent la proposition de Soustelle « d'intégration », estimant que ce concept est dépassé. La déclaration estime que « la majorité écrasante de la population est pour une Algérie nationale ». Ils s'élèvent, en outre contre la répression et les mesures de « responsabilité collective ». 27 septembre : Abderahmane Farès, ancien président de l'Assemblée algérienne, démissionne. Il quitte les « 61 » et réclame avec 25 élus musulmans « l'intégration ». 30 septembre : l'ONU inscrit « l'affaire algérienne » à son ordre du jour à la majorité plus une voix (28 pour, 27 contre et 5 abstentions). La délégation française quitte l'hémicycle. Cependant, la commission politique reviendra sur le vote de l'assemblée. Pour pénétrer dans le building des Nations unies, la délégation algérienne voyage avec divers passeports. Ainsi Aït Ahmed est titulaire d'un passeport égyptien, mais il est admis dans les couloirs du siège de l'ONU en qualité de secrétaire de la délégation syrienne. Il en sera de même pour M'hamed Yazid permanent à l'ONU, il peut séjourner et circuler à sa guise à New York puisqu'il a épousé une citoyenne américaine. 1956 Septembre : les effectifs de la présence militaire française en Algérie s'élèvent à 600 000 hommes. Du 1er au 15 septembre : Guy Mollet engage des contacts avec le FLN à Rome et à Belgrade. 7 septembre : une section du 4e régiment d'infanterie coloniale, commandée par le sergent-chef Klénonsky, de retour d'un ratissage dans la région de Sidi Mezghiche (presqu'île d'El Qoll), accroche par hasard la katiba de protection personnelle du colonel Zighout Youcef responsable politico-militaire de la Wilaya II. Celui-ci est tué dans le combat. 1957 12 septembre : démission de Paul Teitgen, secrétaire général de la préfecture d'Alger chargé de l'administration et de la police en signe de protestation contre les tortures et les « disparitions » organisées par le général Massu. 15 septembre : près de 300 km du barrage électrifié de la ligne Morice (frontière algéro-tunisienne), et 140 km du barrage ouest (frontière algéro-marocaine) sont achevés. 23 septembre : vote de la « loi cadre » qui promet le respect de la personnalité algérienne tout en maintenant l'Algérie sous domination française. Les ultras, les gros colons et la fédération des maires d'Algérie manifestent leur hostilité. 24 septembre : arrestation de Yacef Saâdi responsable de la Zone autonome d'Alger et de la combattante Zohra Drif. 27 septembre : Le FLN rejette la qu'il considère comme « une prétention ridicule » au démembrement de l'Algérie. Le Comité de coordination et d'exécution s'installe à Tunis. 1958 19 septembre : le CCE proclame la formation au Caire à 13h au 1416e jour de la révolution du premier Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) présidé par Ferhat Abbas. Il sera reconnu dans les premiers jours par 11 Etats dont la Chine. 20 septembre : le GPRA dénonce à l'ONU, le référendum prévu par de Gaulle pour le 26 septembre. 1959 Septembre : mission du GPRA en Chine. 16 septembre : De Gaulle annonce son intention de procéder à une consultation référendaire pour l'autodétermination des Algériens. Mais il ajoute qu'une telle opération n'est possible qu'une fois la pacification achevée. De Gaulle envisage trois solutions : l'indépendance, l'intégration ou l'association. Il convient sans doute de préciser que c'est « l'association » qui a la préférence du chef de l'Etat français. Il pense en effet à une Algérie morcelée en une mosaïque d'ethnies française, arabe, kabyle, mozabite, etc..., le tout sous l'égide de la France. Le GPRA rejette la proposition gaulliste car, estime-t-il, contraire à l'intégrité territoriale et l'unité du peuple algérien, la minorité française considérée comme étrangère. 19 septembre : Georges Bidault, homme politique en vue, plusieurs fois ministre des Affaires étrangères, crée le Rassemblement pour l'Algérie française. 28 septembre : le GPRA se déclare « prêt à entrer en pourparlers avec le gouvernement français afin de discuter des conditions politiques et militaires du cessez-le-feu, des conditions et des garanties de l'application de l'autodétermination ». 1960 5 septembre : manifeste des 121. Des artistes et écrivains français signent une déclaration dans laquelle ils soutiennent « le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie ». (1) 5 septembre : saisie de plusieurs journaux dont France Observateur qui publiait, outre un entretien avec Ferhat Abbas, le témoignage de jeunes appelés en Algérie. L'Express également interdit en raison d'un article de son directeur Jean Jacques Servan Schreiber (JJSS), dans lequel il écrit sous le titre Lettre d'un non-déserteur que « la désertion, c'est l'aventure individuelle, désespérée, c'est l'impasse pour l'homme et la nation ». 19 septembre : au procès de Francis Jeanson, Paul Teitgen dépose sur la torture qui a motivé sa démission. Le président du tribunal l'interrompt en lui disant : « Je vous interdis de prononcer le mot guerre d'Algérie ». 23 septembre : le bureau de l'assemblée générale de l'ONU recommande l'inscription de « l'affaire algérienne » à l'ordre du jour de sa 15e session. 27 septembre : Ben Tobbal se rend à Pékin et Ferhat Abbas à Moscou. 1961 1er septembre : conférence des pays non alignés à Belgrade avec la participation de l'Algérie comme membre fondateur de ce mouvement. 4 septembre : Ben Khedda, président du GPRA, déclare : « Nous ne renoncerons jamais à la souveraineté sur le Sahara ». 5 septembre : la France reconnaît que « le Sahara est une partie intégrante de l'Algérie ». 8 septembre : attentat manqué de l'OAS contre De Gaulle à Colombey-les-Deux-Eglises. 21 septembre : dans une émission pirate, l'OAS appelle les Français à une « opération casseroles » (taper les cinq syllabes « Al-gé-rie-fran-çaise », sur des objets sonores) et à hisser les drapeaux noirs, frappés du sigle rouge OAS. 23 septembre : 40 attentats OAS contre les populations civiles algériennes. Septembre 1962 voir El Watan du 10 juillet 2004