Rien ne semble pouvoir sortir la ville de Hamma Bouziane de sa torpeur. Même pas un affichage des plus anarchiques des listes des candidats pour les législatives du 10 mai. Même les édifices publics, les panneaux de direction et les murs des établissements scolaires n'ont pas été épargnés. Un rendez-vous qui n'a pas l'air toutefois d'emballer outre mesure les habitants, si ce n'est ça et là, au détour d'une permanence de partis, quelques militants qui s'activent autour de leurs candidats. Ce peu d'engouement est particulièrement palpable chez les jeunes. «Tout est joué d'avance; les partis inféodés au pouvoir vont de nouveau rafler la mise. Si je vote ce ne sera que pour éviter d'avoir des problèmes avec l'administration qui pourrait exiger la carte de vote pour la délivrance de documents officiels», nous dira l'un d'eux. Un autre rétorque que ces pratiques ne sont plus en vigueur, avant d'ajouter : «J'irai voter quand même. On ne sait jamais, d'autant que je dois renouveler mon passeport. Il vaut mieux voter blanc et avoir le cachet officiel sur ma carte de vote que de prendre le risque de me voir refuser mon passeport». A Didouche Mourad, le même désintérêt est perceptible, même si la population semble un peu plus attentive à ces joutes en raison de la présence du maire sur la liste RND. A Zighoud Youcef, il semble que l'organisation de ce scrutin ait été prise un peu plus au sérieux par l'administration et les partis en lice.