Rien ne semble pouvoir sortir Hamma Bouziane de sa torpeur. Une ville qui présente aux visiteurs un visage peu avenant, accentué ces derniers jours par un affichage des plus anarchiques des portraits des candidats en lice pour les présidentielles du 9 avril, en particulier celles du Président-candidat, sur les murs des institutions publiques et autres bâtisses de la ville. Même les panneaux de direction, les poteaux électriques et les écoles n'ont pas été épargnés lors de la campangne. Un rendez-vous, qui, le moins que l'on puisse en dire, n'a pas l'air d'emballer outre mesure les habitants de Hamma Bouziane, si ce n'est du côté de l'unique permanence ouverte en ville sur le boulevard de l'ALN, celle du candidat Bouteflika où quelques militants s'activent. Ce peu d'engouement est particulièrement palpable chez les jeunes. « Tout est joué d'avance », nous dira l'un d'eux. « Les dés sont pipés, Bouteflika va rafler la mise. Si je vote ce ne sera que pour éviter d'avoir des problèmes au niveau de l'administration locale, qui pourrait exiger la carte de vote pour la délivrance de documents officiels. » Un autre lui rétorquera que ces pratiques ne sont plus en vigueur. « J'irai voter quand même, on ne sait jamais, d'autant plus que je dois renouveler mon passeport », répond-il. A Didouche Mourad, une commune relevant de la daïra de Hamma Bouziane, le même désintérêt pour le scrutin du 9 avril est perceptible. Comme en 2004, le spectre de l'abstention plane toujours sur ce rendez-vous, et entre partisans de la participation, ceux de l'abstention et ceux qui demeurent indécis, les indicateurs semblent pencher résolument vers le deuxième camp.