Le projet de construction d'une usine Renault en Algérie n'est pas pour demain et les négociations traînent en longueur. L'une des pommes de discorde entre les deux parties a trait au site de production, fixé à Bellara dans la région de Jijel, à proximité du port de Djendjen. «Les discussions ont pris plus de temps que prévu pour un tas de raisons, dont l'implantation du projet. Renault considère que le lieu proposé est loin du bassin d'emploi et n'offre pas les opportunités nécessaires. Renault considère que la main-d'œuvre qualifiée ne peut être trouvée que les régions d'Alger et d'Oran», a révélé Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, dans une déclaration à la presse en marge de la réunion de la commission mixte algéro-allemande qui se tenait à Alger. Il a expliqué que le choix du gouvernement d'implanter cette usine dans la wilaya de Jijel, à l'est d'Alger, a été dicté par la nécessité de créer un équilibre entre les régions en matière d'investissement. «Nous avons une stratégie pour attirer les investissements dans le cadre de l'équilibre des régions», a ajouté le ministre, en laissant entendre que la partie algérienne n'est pas prête à changer de site d'implantation pour l'usine. Du moins pour le moment. Le refus exprimé par Renault semble avoir pris de court les autorités. «Nous n'avons pas encore proposé un autre lieu pour la construction de l'usine. Nous tenons à ce que le projet soit réalisé à Bellara», a soutenu le ministre, pour qui «la région de Bellara est l'arrière-pays de Constantine, qui est une plateforme d'industrie mécanique.» Pour autant, les négociations continueront, selon lui. Au cours de l'inauguration de l'usine Renault au Maroc en février dernier, Carlos Ghosn, le patron du constructeur automobile français avait souligné que l'implantation d'une usine en Algérie n'est pour l'heure qu'un projet.