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«Les intérêts stratégiques français ne sont pas menacés»
Philippe Hugon. Directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS, Paris)
Publié dans El Watan le 30 - 04 - 2012

Philippe Hugon est directeur de recherche à l'IRIS, en charge de l'Afrique. Il est consultant pour de nombreux organismes internationaux et nationaux d'aide au développement (Banque mondiale, BIT, Commission européenne, OCDE, ministère des Affaires étrangères, PNUD, Unesco). Il est également professeur émérite, agrégé en sciences économiques et enseigne au sein du Collège interarmées de défense et de l'Institut supérieur de relations internationales et stratégiques (ISRIS).
-Une forte instabilité est observée dans la région du Sahel depuis quelque temps déjà. Comment expliquez-vous cette situation ?
Il a plusieurs facteurs, certains de longs termes, dont le fait qu'on soit dans des zones où les investissements ont été relativement limités pendant une longue période, où il y a eu un certain nombre de trafics, comme le trafic de drogue, d'armes, d'otages, il y a le fait qu'on soit dans des zones où il n'y a pas eu de transition démographique. Il y a de plus en plus de jeunes qui ont très peu de perspectives. Il faut ajouter les effets du printemps arabe et la chute dEl Gueddafi en Libye. Il y a eu à ce moment-là des retours importants de migrants qui venaient du Sahel, qui se trouvaient en Afrique septentrionale. Il y a aussi le retour des mercenaires qui ont pris les armes, notamment dans des mouvements touareg, à commencer par le Mali, et puis on a eu également dans des zones peu contrôlées par le pouvoir central (immense à contrôler), le développement de différents katibas de la nébuleuse Al Qaîda, dont certaines ont une volonté de mettre en place un kalifat depuis la Mauritanie jusqu'en Somalie et d'autres sont ancrés davantage dans l'économie criminelle, c'est-à-dire le contrôle des principaux secteurs mafieux (drogue, prise d'otage…). Cette conjonction de facteurs a accru l'instabilité.
-Au-delà des aspects sécuritaires, on sait que la région regorge de ressources énergétiques et minières. Pensez-vous que cela puisse être à l'origine ou exacerber les conflits dans la région ?
Il est toujours difficile de répondre à ce genre de question parce qu'on n'a pas toute l'information nécessaire. Il y a différents types de ressources. Globalement, les zones sahéliennes sont peu riches parce qu'elles manquent d'eau, l'élevage se fait de manière extensive, il n'y a pas d'agriculture très performante. En revanche, il y a les ressources du sous-sol. Sur les ressources minières, il est évident qu'il y a des enjeux dans la région, à commencer par l'uranium au Niger. L'or est un des minerais qui existe aussi. On a actuellement des problèmes très importants dans les possibilités d'exploration et peut-être ultérieurement d'exploitation du pétrole. La plupart des pays sont sûrement dotés en pétrole. Donc, il y a la question pétrolière qui peut également constituer un des enjeux. Le problème c'est que d'une part, nous n'avons pas la totale information sur cette question du fait que l'exploration a été limitée, mais que les possibilités qu'il y ait du pétrole, par exemple, au Mali, dans la région de l'Azawad, existent. Par contre, est-ce que c'est un facteur explicatif ? C'est plus difficile à dire. De toute façon, on ne connaît pas du tout l'importance de ces gisements, et il y aurait des problèmes extrêmement difficiles à régler en termes d'évacuation, en supposant qu'il y ait du pétrole dans l'Azawad, il faudrait un immense oléoduc et un coût élevé. Il n'a pas été démontré actuellement qu'il y avait une rentabilité l'exploitation pétrolière. Mais on n'a pas une totale information transparente sur cette question.
-La France est parmi les pays qui ont des intérêts économiques au Sahel, elle est présente dans l'énergie, le BTP, les services. Pensez-vous qu'elle soit aujourd'hui menacée ?
Il y a des intérêts économiques certes, mais les zones sahéliennes ne sont pas du tout les zones où les intérêts économiques en Afrique sont les plus forts pour les entreprises françaises ou dans le monde. Il y a des domaines où il y a un intérêt stratégique, c'est l'uranium pour la firme Areva pour qui le Niger constitue un enjeu stratégique, comme pour la Chine, d'ailleurs. Il y a eu des prises d'otages de membres d'Areva et derrière, il y avait un enjeu qui a concerné à la fois la politique française, notamment sa présence en Afghanistan et, d'autre part, les possibilités d'agir vis-à-vis de la firme Areva. Par contre, je ne pense pas qu'on puisse dire que les intérêts stratégiques français sont menacés. Ceux qui sont menacés sont des personnes physiques qui peuvent être prises en otages et ça peut concerner des cadres d'entreprise. Mais je ne pense pas cependant qu'il faille faire une analyse en considérant qu'il s'agit d'une zone stratégique par rapport aux intérêts économiques français.
-Quel type de démarche la France pourrait-elle adopter pour protéger ses intérêts stratégiques ?
L'élément de stabilité est essentiellement du ressort des autorités nationales, des forces militaires, des forces de police et d'une coopération régionale qui a du mal à se faire. Il faut absolument que les pays riverains puissent assurer une sécurité et lutter contre Al Qaîda et assurer le contrôle des mouvements rebelles. La priorité résulte donc des Etats et de la coopération régionale entre eux, mais on sait que c'est très difficile. La France peut appuyer ces Etats et la coopération régionale parce qu'elle dispose de services de renseignement efficace comme les Etats-Unis et peut avoir un appui logistique qu'elle peut donner à ces forces, mais elle ne peut pas aujourd'hui intervenir directement. Il serait aberrant d'envisager une intervention militaire directe. Il faudrait absolument que ça passe par la CEDEAO, l'Union africaine, et les Etats souverains. Par contre, elle peut faire appel à des services de sécurité privés pour protéger certains nombres d'enjeux stratégiques miniers ou pétroliers comme cela a toujours existé dans le monde. La France mais aussi l'Union européenne peuvent participer aux négociations nécessaires entre les mouvements rebelles et les autorités politiques légitimes. Pour le cas du Mali, il faut absolument qu'il y ait un accord politique entre les mouvements touareg et le gouvernement. La seule solution est la négociation et la diplomatie et non pas l'action militaire.


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