Samedi vers 21h, le n°2 de la liste FLN d'El Tarf, Tarek Tridi, 34 ans, a échappé de justesse à une tentative d'assassinat par immolation. Selon ses proches, il rentrait seul d'une réunion à Berrihane en empruntant la RN84A puis la route entre El Melha et Tarf par Aïn Khiar lorsque, arrivé à l'embranchement de cette route avec le chemin menant vers le parc animalier de Braptia, il a été rattrapé par une voiture avec à son bord ce qu'il croyait être des militants ou des sympathisants de son parti. Selon la version donnée hier matin par le frère de la victime, Tarek Tridi a été abordé par trois hommes cagoulés, armés de couteaux et de sabres, qui lui ont demandé de prononcer la chahada (profession de foi que tout musulman doit dire à l'article de la mort). Ils l'auraient ensuite aspergé d'essence à l'intérieur de son véhicule pour le brûler vif. Ce que n'avaient certainement pas prévu les agresseurs, c'est qu'il y aurait du monde dans le coin, cette nuit-là. Des promeneurs venus chercher un peu de fraîcheur sur les hauteurs du lac Mellah ont été attirés par les éclats de voix. Ils ont allumé les feux de leur véhicule et interpellé les agresseurs. Un moment d'inattention des agresseurs a permis à Tarek Tridi de sortir de sa voiture et de prendre la fuite pour aller se cacher dans le maquis qui borde la route. Il y est resté jusqu'à l'arrivée de ses amis, appelés à l'aide par téléphone. Quant aux agresseurs, ils ont pris la fuite en laissant une signature sur le capot de la voiture, où ils ont inscrit les trois lettres «RND». Le candidat du FLN a eu une chance inouïe. Un vrai miracle. Le briquet avec lequel les criminels avaient tenté de mettre le feu à la voiture avec leur victime à bord ne fonctionnait pas au moment où ils ont été interpellés par les promeneurs. Tarek Tridi en est sorti avec une fracture et un coup de couteau à la poitrine. Les proches de la victime étaient, hier, très remontés contre la gendarmerie qui a tardé à intervenir après les appels au 1055. L'un des sauveurs de Tarek Tridi, qui est allé immédiatement chercher les gendarmes du barrage fixe de Braptia, s'est fait demandé ses papiers et a été prié d'attendre un long moment. Cette malheureuse affaire de tentative d'homicide aux relents politico-mafieux, vient donner une autre dimension à la campagne électorale de ces législatives. A El Tarf, où la compétition s'est déroulée jusqu'ici dans un calme plat et dans la totale indifférence de la population, on est abasourdis et l'on s'interroge sur l'apparition, dans la wilaya où l'on a déjà enregistré par le passé plus de 80% de taux de participation, de ces nouvelles mœurs politiques. Hier, nous apprenions que la ville de Dréan était aussi sous tension. Tous les panneaux d'affichage ont été arrachés pour élever des barricades au centre-ville. Motif : la population meurt de soif et on ne parle que d'élections. Autre question qui taraude les esprits : ces événements ont-ils une relation avec le meeting de Belkhadem, aujourd'hui, à la salle omnisports de Bouteldja ?