Un chômeur de 23 ans a été arrêté, mardi soir vers 21h, à Alger. Il s'agit de Tarek Maâmeri, un jeune qui exprimait ses opinions politiques sur internet. Ses vidéos ont fait le buzz sur la Toile. Intimidation ou interpellation pour une autre affaire ? Tarek Maâmeri sera présenté aujourd'hui devant le juge du tribunal de Sidi M'hamed. Les quelques vidéos qu'il a diffusées sur Youtube auraient-elle dérangé ? Une fois l'information publiée sur les réseaux sociaux, les mouvements citoyens se sont mobilisés pour lui apporter leur soutien. Pour sa part, le Réseau des avocats algériens pour la défense des droits de l'homme (RADDH) a pris en charge son dossier. Contacté hier, l'avocat Amine Sidhoum a indiqué que «l'incitation au boycott des élections du 10 mai ne peut constituer une infraction. Tarik Maâmeri a le droit d'exprimer ses idées. La Constitution algérienne consacre la liberté d'expression». Sur les vidéos, il est possible d'apercevoir Tarik appelant à boycotter le prochain scrutin. Il dénonce «la marginalisation des jeunes, la hogra» et autant de maux qui rongent le pays. Selon le militant et membre de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, Yacine Zaïd, «une voiture de type Caddy, appartenant à la police, s'est arrêtée devant son domicile, rue Mohamed Zekkal, près de la salle Harcha, à Alger, et des agents en civil l'ont embarqué». Notre source ajoute que «jusqu'à hier matin, le sort de Tarik était inconnu». «Avant midi, des policiers ont appelé sa mère pour lui demander de ramener la carte d'identité de son fils et un déjeuner. Le jeune se trouvait au commissariat de la rue Docteur Saâdane, non loin de la Grande-Poste», raconte Zaïd.