Le gouvernement Ouyahia vient de légiférer sur les conditions et modalités d'ouverture des auto-écoles. Le texte paru au Journal officiel exige dorénavant, selon l'article 9, un diplôme supérieur dans le domaine juridique, commercial, comptable ou technique, en plus du Certificat d'aptitude professionnelle et pédagogique de l'enseignement de la conduite automobile (CAPP) qui était jusque-là exigé. Ce nouveau décret a provoqué la colère du Syndicat national des auto-écoles, affilié à l'UGTA, qui rejette l'ensemble des articles de loi publiés, et qui estime que le gouvernement veut l'arrêt de mort des 7000 auto-écoles en activité à travers le territoire national. «Cette loi va encore un peu plus compliquer notre métier, d'autant qu'il oblige dorénavant les propriétaires des auto-écoles non diplômés à engager un licencié comme gérant, s'il veut continuer à exercer son métier», juge Rachid Hadj Idris, secrétaire national du syndicat. Le gouvernement dans sa grande mansuétude a accordé aux patrons des auto-écoles un délai de 24 mois pour se conformer à ce nouveau décret. Une disposition qui ne calme pas Rachid Hadj Idris qui estime qu'on veut tout simplement mettre au chômage les 22 000 personnes employées par les établissements. «Comment voulez-vous qu'on obtienne une licence en 24 mois, demande-t-il. Pour la plupart d'entre nous, cela fait plusieurs années que nous gérons nos établissements. Nous sommes conscients qu'il y a des manques et que des améliorations doivent être apportées, mais cela doit se faire par le dialogue et la concertation et non imposé par décret.»