Des terrains sont convoités par des spéculateurs qui ont fait doubler les prix en cinq ans. Des parcelles sont vendues sans acte de propriété. A Mechroha, daïra aux atouts incommensurables, l'on risque fort de compromettre le décollage économique à cause de l'anarchie qui caractérise certains volets, dont la gestion du foncier. Ce sont les habitants de la cité Nasri, au chef-lieu de ladite circonscription administrative, qui ont été les premiers à dénoncer le phénomène par une correspondance adressée aux responsables, et dont une copie a été remise à notre bureau. Un particulier y a annexé illégalement une propriété privée, prétextant une attribution de l'agence foncière, alors que les responsables de cette dernière sont catégoriques: «Il s'agit bel et bien d'un empiétement constaté officiellement par nos services (…), nous en avons avisé les instances compétentes.» Aïn Seynour, la deuxième agglomération la plus importante de la commune, vit une dilapidation sans précédent des espaces semi-urbains et du patrimoine forestier. Ce sont des dizaines de bâtisses qui poussent chaque année sous forme de concentrations urbaines formées dans l'approximatif. Chemins escarpés tenant lieu de rues, affaissements au niveau de certains supports de proximité et absence totale de conception urbanistique où même la canalisation des eaux usées fait défaut. Un citoyen nous a fait part d'un constat alarmant en affirmant: «Il n'existe aucun lopin de terre à Aïn Seynour qui ne soit pas au centre des appétits voraces. Les prix des lots de terrain ont doublé depuis seulement cinq années. Mieux encore, des parcelles squattées sont vendues sans acte de propriété». La commune de H'nencha qui dépend de la même daïra, n'est pas épargnée par cette persistante anarchie. Un bénéficiaire du logement rural a érigé une bâtisse sur un terrain communal sans qu'aucune partie responsable ne s'y oppose. Nos tentatives de prendre attache avec le maire pour d'éventuelles explications sont restées vaines. Dans cette dernière localité, le mal ronge aussi le foncier agricole. Pour se faire une idée de ce qui s'y passe, voici un extrait de la correspondance adressée au président de la République par Dhaoui Khattab, une des victimes de la gabegie: «Nous sommes propriétaires, depuis 40 ans, d'une coopérative agricole, période durant laquelle nous avons produit plus de 400 oliviers et amandiers. Nous en avons été exclus par voie de justice.»