Le chômage fait rage, et les jeunes, exaspérés, se révoltent. La poudrière emploi a provoqué des éclats à Souk Ahras où plusieurs dizaines de jeunes chômeurs ont pris d'assaut, hier, le siège de l'Anem pour réclamer du travail. La majorité d'entre eux avait été recrutée, l'année passée, par l'APC du chef-lieu dans le cadre du certificat d'insertion professionnelle (CIP), le reste fait partie de ces contingents enrôlés dans différents organismes et administrations avec des contrats du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP). En tout, ce sont 1600 demandeurs en rupture de contrat depuis le mois d'août 2010 ou mars 2011. Mounir Bellali, l'un des représentants des contestataires, nous a déclaré à que « les jeunes qui observent chaque début de semaine un meeting pour demander du travail ne sont pas des marginaux». Il ajoutera, toutefois, que les promesses non tenues peuvent, à tout moment, provoquer l'irréparable. «Je peux, avec d'autres amis, contenir la colère de ces gens, mais pas pour longtemps», a-t-il affirmé. Après le siège de l'Anem, les protestataires se sont regroupés, pendant une heure, devant le siège de la wilaya. Des cadres de cette dernière ont fixé rendez-vous avec leurs représentants pour étudier les mesures à adopter dans les prochains jours. A l'heure où nous rédigions ce papier, les émissaires des manifestants attendaient la tenue de la réunion de travail. Des sources concordantes ont annoncé la démission, hier, de Kheireddine Nafaâ, directeur de l'Anem de Souk Ahras. Les mêmes sources ont indiqué que le ministère du Travail a retenu, sur proposition de certaines sphères locales, la candidature d'un élu de l'APW, d'obédience FLN, en l'occurrence le président de la commission de l'équipement. Il remplacera le responsable partant dans ses fonctions à compter d'aujourd'hui. Contestations dans d'autres communes Rien n'augure que Souk Ahras baignera dans l'huile dans les prochains jours au vu des contestations qui vont crescendo à travers les communes. Les sièges des APC de Sédrata et H'nencha ont été pris d'assaut, hier, par plusieurs jeunes chômeurs venus revendiquer le droit au travail. A Aïn Seynour (commune de Mechroha), la RN16 a été bloquée pendant toute la journée, et les responsables communaux n'ont pu contenir les citoyens qui ont manifesté leur colère dans deux endroits différents, notamment au chef-lieu de la commune. Dans ces trois communes, les manifestants comptent maintenir la pression jusqu'à ce que soit prise en charge leur préoccupation majeure: l'emploi. D'autres ont allongé la liste des revendications avec le logement, l'aménagement urbain, les routes… Le P/APC de Sédrata, Larbi Meniai, nous confie, à ce sujet: «Nous sommes devant un véritable quiproquo. Face à des milliers de demandeurs d'emploi nous ne disposons que de quelques centaines de postes, d'où cette pression à laquelle nous trouvons d'énormes difficultés, et en plus, les organismes employeurs refusent d'aller au-delà de 20 recrutements.» De son côté, le maire de Mechroha, Saïd Sebbit, a confirmé la contestation des jeunes de sa commune. Le dialogue amorcé au niveau du chef-lieu a réussi à atténuer la grogne, selon lui. Quant au P/APC de H'nencha, il était injoignable durant toute la journée d'hier.