Les urgences pédiatriques ne répondent à aucune norme, à tel point que les orthophonistes et psychologues qui y sont attachés, se partagent un minuscule bureau, où le malade n'a aucune intimité. Le service de pédiatrie de l'hôpital mère et enfant actuel ne suffit plus à sa mission. Rappelons que le bâtiment qui l'abrite était composé au préalable de logements de fonction annexes de la clinique de gynécologie obstétrique. Ces derniers ont été détournés de leur objectif premier, dans les années 1980, et ont été transformés en service de pédiatrie. Il a fallu attendre la fin de l'année 2008 pour que les travaux d'aménagement engagés réussissent en grande partie à adapter la structure à sa mission. Le service est d'une capacité d'accueil de 106 lits répartis en sept unités, à savoir les urgences pédiatriques, de néonatologie, des soins intensifs, d'hémato-oncologie, de pneumologie, d'infectiologie et de pédiatrie générale. Faut-il vraiment rappeler que le service de pédiatrie du CHU de Sétif accueille et soigne des enfants provenant de la grande région de Sétif et ses alentours, représentant un bassin de population de pas moins de 5 millions d'habitants ? Au centre de tri des urgences pédiatriques, sont examinés, nous dit-on, quotidiennement plus de 150 enfants en moyenne. Les affections néonatales constituent par ailleurs 52% de l'ensemble des hospitalisations, talonnées par les affections pneumologiques. Notons à toutes fins utiles, que l'unité des urgences pédiatriques (une petite salle de consultation et un petit hôpital du jour) est aux antipodes des normes de fonctionnement des urgences. Faisant un remarquable travail, les orthophonistes et psychologues, les autres parents pauvres de la santé, se partagent un minuscule bureau où l'intimité du malade est le plus souvent «violée». Il est par ailleurs évident que l'hôpital d'El Bez, d'une capacité d'accueil de 130 lits, affecté préalablement à la gériatrie et transformé en hôpital mère et enfant alors qu'il était achevé à 90%, accueillerait mal toutes les activités présentes de l'hôpital mère et enfant. Le transfert des unités néonatologie et d'hémato-oncologie serait judicieux: l'aile droite du 1er étage d'une capacité d'accueil de 20 lits (à raison de deux malades par salle) accueillerait l'unité d'hémato-oncologie. L'ouverture prochaine du centre anticancer de Sétif et de Dar Essabr, mitoyens de l'hôpital d'El Bez, faciliterait la prise en charge des enfants cancéreux. L'aile droite du 2ème étage d'une capacité d'accueil de 20 lits (à raison de deux malades par salle) accueillerait les nouveau-nés malades. Cette contiguïté de l'unité de néonatologie avec la salle d'accouchement éviterait certainement les conséquences désastreuses du transfert des nouveau-nés pathologiques d'une maternité vers un service de pédiatrie «lointain». Pour les praticiens qui travaillent dans des conditions difficiles pour ne pas dire impossibles, il serait judicieux de transformer l'actuelle structure en véritable hôpital de l'enfant disposant de tous les services comme c'est le cas dans bon nombre de villes hospitalo-universitaires. Les responsables concernés qui ne font apparemment rien pour améliorer les structures et prestations de l'ensemble des unités du CHU, vont-ils répondre positivement à l'appel des praticiens «harcelés» par les parents des enfants malades en droit à de meilleures conditions d'hospitalisation ?