L'association Taos et Jean Amrouche, appuyée par le Café Littéraire de Béjaïa, a organisé mercredi dernier un rassemblement devant le siège de la wilaya pour revendiquer la sauvegarde de la maison des Amrouche. Sur une banderole déployée devant l'enceinte de la wilaya, on peut lire «Pour la sauvegarde de la mémoire collective». L'action est une autre offensive pour contrer «l'infâmant déni» réservé par les officiels algériens à la mémoire des Taos, Jean et Fadhma Amrouche, conclut la déclaration distribuée au cours du sit in et auquel ont été appelés les citoyens, les associations et le monde de la culture de la région. Mustapha Amrouche, président de l'association Taos et Jean Amrouche, clame à qui veut l'entendre que les choses urgent. Il explique que si les actions précédentes, menées auprès des autorités locales, ont arraché comme premier résultat l'interruption de la démolition de la demeure des Amrouche, le risque de la reprise de cette opération n'est pas définitivement écarté. L'occupant pouvant, se dit notre interlocuteur, à tout moment recevoir les autorisations nécessaires. Seule solution péremptoire, réclame Mustapha Amrouche, un classement de la demeure en question comme élément indéniable du patrimoine culturel algérien. Et «pour agir vite», et parer à toute «imminente démolition», faire procéder à un classement local, en attendant un classement national. Les organisateurs du sit in interpellent le wali de Béjaïa, de qui ils attendent un classement local, lui suggérant de se référer à la loi 98/04, qui lui «permet» une telle décision. Car, comme résumé dans la déclaration, on ne peut que s'offusquer qu'il en soit fait autrement par rapport à toute la protection dont jouissent officiellement, la maison natale de l'écrivain Albert Camus sise à Drean ou encore la chambre occupée à l'hôtel de l'Etoile à Béjaïa par l'ancien président portugais Manuel Texeira Gomes de 1931 à 1941.