Les élections sénatoriales qui se sont déroulées, jeudi, à Tizi Ouzou, ont donné lieu à une victoire symbolique du RCD, aux dépens du FLN, qui a perdu un des deux sièges mis en jeu, en raison du vote de certains élus du RND en faveur du candidat du parti de Saïd Sadi. Le docteur Arabi, élu à l'APW de Tizi Ouzou, est arrivé en tête avec 14 voix de plus que le candidat du FLN, Slimane Kerrouche, qui dans sa déception a accusé les élus du FLN d'avoir voté contre lui. Sur 656 élus locaux que compte la wilaya de Tizi Ouzou, 436 ont voté jeudi. Parmi les absents, au nombre de 220, il y avait d'abord les élus du FFS au nombre de 203 qui ont boycotté l'élection. Les autres absents, dont 4 du RCD, l'ont été principalement pour des raisons climatiques. Les deux sièges mis en jeu étaient différents. Le premier devait servir au remplacement, pour une durée de 10 mois environ, du siège laissé vacant depuis la mort du sénateur FFS Aït Ahmed, et le second siège est plus important pour les partis en lice puisque sa durée est d'environ 3 ans. Pour le premier, c'est le candidat du FLN, Lanasri qui est sorti vainqueur avec seulement 2 voix de plus que celui du RCD, Semoudi, avec respectivement 176 et 174 voix. Le candidat du RND, M. Belhadj est arrivé troisième avec 64 voix. Pour le deuxième siège, le plus significatif politiquement, la victoire est revenue au docteur Arabi qui a obtenu, en plus des voix des élus de son propre parti, un nombre appréciable de voix des élus du RND et des indépendants. La bataille était très serrée entre le FLN et le RCD, qui comptaient sur le vote des élus indépendants, mais en dernier ressort ce sont les élus du RND qui ont fait la différence. Si pour le premier siège, les élus du parti d'Ahmed Ouyahia ont voté pour leur candidat qui a recueilli 64 voix, pour le deuxième siège près de la moitié des élus RND ont voté pour le docteur Arabi du RCD. Pour le représentant du FLN, Slimane Kerrouche, qui s'était mis dans la peau d'un sénateur bien avant l'élection de jeudi, la défaite a été dure à avaler. Pour nombre d'observateurs, l'élection de jeudi a confirmé deux choses. D'une part, la position du RCD en tant que deuxième force politique dans la région et de l'autre la défaillance de l'Alliance présidentielle. Même si les chefs des partis de cette alliance, principalement Ouyahia et Belkhadem, veulent faire croire à l'opinion qu'ils sont alliés, la réalité du terrain politique prouve chaque jour que ce n'est qu'une alliance de façade. En dehors des querelles entre les deux hommes, les militants des deux partis donnent chaque jour la preuve qu'ils ne peuvent pas travailler ensemble. Dans une grande majorité des APC de Kabylie, les alliances se sont tissées entre le FLN et le FFS d'un côté et le RCD et RND de l'autre. Ces alliances au sein des APC et des APW se sont encore vérifiées jeudi dernier, puisque sans l'assumer le RND s'est retrouvé à soutenir le RCD, apportant un cinglant démenti à Belkhadem qui, il y a une semaine promettait à ses élus une victoire totale aux sénatoriales.