Le jugement du procès en appel de l'affaire opposant le quotidien El Watan à l'entreprise Tahkout a été mis en délibéré. Le verdict sera prononcé la semaine prochaine. L'affaire a été traitée une énième fois, hier, à la cour d'appel d'Alger. Les faits remontent à mars 2009, lorsque la rubrique Alger-Info d'El Watan a publié la photo de bus de transport d'étudiants accaparant l'espace vert d'une cité à Rouiba. Nouredine Tahkout porte plainte devant le procureur de la République en sa qualité de propriétaire de l'entreprise Tahkout et se constitue partie civile. La plainte est déposée à l'encontre d'El Watan et de Ali Guissem, rédacteur en chef d'Alger-Info. Le procureur de la République transmet le dossier à la police judiciaire afin de procéder à l'audition des responsables de l'entreprise Tahkout. «A l'issue de cette enquête, le procureur transmet la plainte à la chambre correctionnelle qui inculpe Omar Belhouchet, directeur d'El Watan, ainsi que Ali Guissem. Pourtant, la plainte a été dirigée à l'encontre de Ali Guissem, mais le procureur a préféré inculper Omar Belhouchet aussi, alors que pour les affaires de diffamation, il est tenu de s'en tenir aux faits évoqués et aux personnes citées. Ils ont été condamnés à une amende de 20 000 DA en première instance», explique maître Khaled Bourayou, avocat d'El Watan et des deux journalistes. Au cours de l'audience d'hier, «M. Belhouchet a souligné que le journal n'avait aucune animosité personnelle contre le plaignant. Un droit de réponse avait été publié, dans lequel Tahkout prétend que les bus pris en photo ne lui appartiennent pas, sans avancer de preuve toutefois», relate maître Bourayou. Durant sa plaidoirie, l'avocat a précisé que la plainte a été déposée devant le procureur de la République au lieu d'aller vers l'instruction ou la citation directe. De même, maître Bourayou a insisté sur le fait que la photo publiée ne porte aucunement atteinte à la considération et à l'honneur du plaignant. «D'ailleurs, la partie civile ne s'est jamais présentée devant la cour, tandis que l'accusé s'est présenté lors de chaque audience. Le plaignant ou ses avocats sont ceux qui doivent expliquer et soutenir en quoi il y a eu diffamation !», déplore l'avocat. «La partie civile sait très bien que les journalistes sont condamnés en leur présence ou leur absence», conclut maître Bourayou.