Mercredi, les présidents de clubs, ligues et fédérations d'activités de jeunesse de 13 wilayas du nord-est du pays étaient au rendez-vous que leur avait fixé, à la Direction de la jeunesse et des sports (DJS) Annaba, Yahia Guidoum ministre de la Jeunesse et des Sports. Au programme de cette rencontre, une journée d'étude sur les règles de gestion et la tenue des documents comptables et financiers. Néanmoins, dans son discours d'ouverture, le représentant du gouvernement a lancé des accusations concernant la mauvaise gestion du monde sportif et de la jeunesse dans le pays. En outre, le spectre de la faillite générale du sport en Algérie était dans les propos des participants. A travers des contorsions verbales, M. Guidoum a passé en revue l'ensemble des problèmes auxquels sont confrontés le sport et la jeunesse dans notre pays. Il a implicitement accusé leurs gestionnaires (anciens et actuels) d'en être à l'origine.« Rien ne nous empêchera de nommer des femmes à la tête des directions de sport et de jeunesse. Nous nous sommes attelés à étudier les compétences féminines pour des nominations à des postes de responsabilité dans nos directions décentralisées », a-t-il déclaré. Le ministre a souligné que le travail sérieux et le contrôle rigoureux des subventions et des recettes représentent la seule solution qui assure le développement du sport et de la jeunesse. Il a affirmé : « Nous ne fermerons plus les yeux sur les dérives de qui que ce soit. » A travers des arguments basés sur des situations vécues, à l'exemple des dernières violences enregistrées lors d'une rencontre de football à El Khroub, ses propos exprimés à l'adresse de l'ensemble des animateurs de son département ont frôlé l'intimidation et l'obligation de se ressaisir. Néanmoins, il a précisé que la vitrine du sport et de la jeunesse en Algérie est loin d'être reluisante, proposant une nécessaire grande offensive pour un réel développement de la pratique sportive et de la jeunesse dont le nombre de licenciés a régressé ces dernières années. « Nous ne devons plus solliciter des étrangers pour la formation de notre jeunesse sportive. La création en ce sens de centres à travers le pays est une impérative nécessité que nous devons matérialiser », considère M. Guidoum. Parlant du sponsoring des clubs, ligues et fédérations à ses premiers balbutiements dans notre pays, le ministre a indiqué que cette voie déjà empruntée par plusieurs disciplines, particulièrement le football, devrait être mieux réglementée. Yahia Guidoum a par la suite inspecté différentes infrastructures sportives en exploitation ou en cours de réalisation telle la piscine olympique. Au Creps de Seraïdi où il s'était rendu, il a constaté l'état de dégradation avancée de ce centre. Il ne s'est pas pour autant interrogé sur les dizaines de millions de dinars engagés en pure perte pour sa rénovation par son ministère ces dernières années.