La problématique de l'angioplastie était au centre des débats, jeudi dernier, lors de la Journée internationale sur l'angioplastie coronaire organisée par la société algérienne de cardiologie en collaboration avec le laboratoire Sanofi Aventis à l'hôtel Sheraton. La prise en charge de la maladie coronariennes se fait, selon les intervenants, avec beaucoup de difficultés. Les cardiologues des différents services des structures publiques et privées sont revenus sur la faisabilité de la technique et les résultats obtenus. A l'ouverture des travaux, le président de la SAC, le professeur Nibouche, a énuméré les problèmes rencontrés afin de réaliser cette technique qui nécessite des moyens importants. Il a signalé que « les malades qui accèdent en salle de coronarographie n'obéissent souvent à aucun protocole de sélection ni à une stratégie d'un malade ayant présenté un événement coronarien. Le choix de l'endoprothèse obéit souvent à une attitude personnelle ou de service ». Il a évoqué la nécessité d'inscrire l'angioplastie dans un cadre d'une stratégie d'un plan national, d'autant que, a-t-il déploré, plusieurs structures spécialisées dans ce domaine ne sont pas dotées d'équipements nécessaires dont la répartition reste inégale à travers le territoire national. Un avis qui n'est toutefois pas partagé par des confrères d'autres centres publics et privés. « Le secteur privé a joué un rôle prépondérant en la matière, car il bénéficie du matériel nécessaire, mais une grande faille le sépare du secteur en termes de coût des prestations et des prises en charge médicales par la caisse de sécurité sociale », dira-t-il. « Elles sont aussi mal réparties sur le territoire. Elles sont condensées au centre du pays, une grande partie de la population algérienne ne peut y bénéficier », regrette-t-il. Le manque de formation a été aussi évoqué. « La formation d'équipes cohérentes fait souvent défaut pour plusieurs raisons liées soit au cursus, à la fuite des compétences à l'étranger et au choix du secteur privé plus attractif », a-t-il relevé. Pour lui, il est urgent de mettre en place un plan de développement de la cardiologie en Algérie « pour éviter dans les années à venir une véritable hécatombe. La maladie coronarienne doit être la priorité. Sa prise en charge doit être planifiée à l'échelle nationale de façon cohérente en développant les 3 phases : pré-hospitalière, hospitalière et post-hospitalière. Ce développement doit tenir compte de nos propres spécificités », a-t-il recommandé. L'élaboration de protocoles précis algériens est aussi proposée. Le professeur Bougherbal a, pour sa part, rappelé les dangers des maladies cardiovasculaires et de l'hypertension artérielle, premier facteur de mortalité en Algérie, soulignant à cet égard la nécessite de la prévention et de la formation. Concernant le transfert des malades à l'étranger, le professeur Bougherbal a indiqué que, parmi les malades transférés à l'étranger, 560 souffrent de maladies cardiaques, dont 360 enfants présentant des malformations congénitales. Les expériences en matière d'angioplastie dans trois centres hospitaliers à Alger ainsi que dans les centres privés, au Centre, à l'Est et à l'Ouest du pays ont été présentés respectivement par le professeur Adjeroud et les docteurs Daoudi, Bouchemha et Gacem. Le professeur Merad, chef de service à Mustapha Bacha, a, quant à lui, présenté une étude réalisée au sein de son service portant sur la resténose coronaire après une angioplastie. Le docteur Yves Cottin de Dijon a, de son côté, précisé que le recours aux endoprothèses coronaires (stents) ne doit pas être systématique chez tous les sujets. « La messe n'est pas dite sur le choix de l'endoprothèse », a-t-il déclaré. Pour lui, les thérapeutiques sont toujours bénéfiques. L'angioplastie est une procédure qui permet d'élargir une artère rétrécie ou obstruée sans avoir recours à la chirurgie. Une endoprothèse (aussi appelée stent) est un petit tube en métal grillagé que l'on implante définitivement dans l'artère à l'endroit malade pour y assurer la circulation du sang.