L'athérothrombose, qui veut dire artères bouchées, est une maladie redoutable. Elle est la première cause de mortalité dans le monde avec un taux de 23,5%, nettement supérieur à celui du cancer (5,5%) ou le diabète (1,7%), selon les statistiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les nouvelles approches dans la prise en charge des événements athérothrombotiques ont été les thèmes débattus lors de la 2e journée Sanofi-Aventis qui s'est déroulée, jeudi dernier, à l'hôtel El Aurassi. Plus de quatre cents praticiens, venus des quatre coins du pays, ont assisté à cette manifestation scientifique consacrée essentiellement à l'amélioration de la prise en charge de l'athérothrombose. Le Pr Drouet a présenté les nouvelles données sur la compréhension de l'athérothrombose. Cet éminent praticien de l'hôpital parisien Lariboisière a fait un exposé sur cette pathologie sur les plans épidémiologique, expérimental, biologique et clinique. Le Pr Nibouche, cardiologue à l'hôpital Parnet, a, pour sa part, présenté l'étude Aghata Like, dont il est le coordonnateur national et le rapporteur. Cette étude d'évaluation de l'athérothrombose, par l'index cheville sur une population à risque cardiovasculaire, a été entamée en 2002 pour 27 médecins algériens répartis à travers tout le territoire national. « Elle a été initiée par le laboratoire Sanofi-Aventis », a tenu a préciser le Pr Nibouche. Le Pr Mohamed Arezki, neurologue à l'hôpital de Blida, a presenté l'état des lieux de la prise en charge des accidents vasculo-cérébraux (AVC) en Algérie. Ce professeur en neurologie et, néanmoins, président des Sociétés algérienne et maghrébine de neurologie, affirmera : « L'Algérie enregistre annuellement 60 000 nouveaux cas d'AVC. » Et d'ajouter : « Ces nouveaux cas ont pour conséquences 20 000 décès par an, soit quatre à cinq fois plus que le nombre des victimes des accidents de la circulation et 30 000 nouveaux handicapés. » Evoquant le volet de la prise en charge, le conférencier estime qu'elle reste très insuffisante en Algérie. II n'existe en Algérie qu'une seule unité d'urgence cérébro-vasculaire (Stroke Unit), implantée au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Blida et une unité de réanimation au CHU de Constantine spécialisée dans le domaine des AVC. Le Pr Arezki suggère la création d'unités Stroke au niveau de tous les les CHU d'Algérie dans un premier temps et une coordination effective entre le services d'imagerie médicale, cardiologie, neurochirurgie, rééducation fonctionnelle et réanimation avec le service de neurologie. Notre interlocuteur dira : « La courbe des AVC est ascendante en Algérie, contrairement aux autres pays. Notre pays est obligé de réfléchir sur une politique de prévention pour la prise en charge de ces malades. » Et de conclure : « On vit avec l'athérosclérose, mais on meurt de l'athérothrombose. » Les experts algériens Brouri, Nibouche, Berrah, Arezki et les Français Drouet, Carpentier et Barthélémy, qui ont encadré cette rencontre, ont tous insisté sur la prévention pour éviter les facteurs de risque, comme le tabac, l'obésité, le diabète, l'hypertension et l'alimentation. Le volet thérapeutique était le centre d'intérêt de ce regroupement. Les nouvelles avancées des antiagrégants plaquettaires dans la prise en charge de l'athérothrombose ont été présentées lors de cette seconde journée.