Plusieurs personnes ont été blessées à Bahreïn dans des affrontements avec les forces de sécurité lors de manifestations dans des villages chiites, ont rapporté hier des témoins. Les policiers, armés de bombes lacrymogènes et de fusils à chevrotines, sont intervenus contre des centaines de manifestants, sortis dans la rue pour réclamer la libération d'opposants et militants emprisonnés, selon les témoins. Plusieurs manifestants blessés dans les affrontements n'ont pas été évacués vers des hôpitaux publics, de peur d'être arrêtés par les autorités, a-t-on ajouté de mêmes sources. Les protestataires, dont certains étaient cagoulés et qui répondaient à un appel lancé sur internet par le mouvement radical des Jeunes du 14 février ont scandé des slogans hostiles au gouvernement. «Par notre âme et notre sang, nous vengerons le martyr», «nous n'oublierons jamais les prisonniers» ou «à bas Hamad» (le roi Hamad Ben Issa Al Khalifa) ont scandé les manifestants, qui ont notamment brandi des portraits de Nabil Rajab, un militant des droits de l'homme arrêté samedi dernier pour avoir insulté le gouvernement sur Twitter. Des centaines de partisans de l'opposition ont manifesté hier après midi à Karzakan, un village chiite au sud-ouest de Manama, avant de se disperser dans le calme, ont indiqué des témoins. «Le peuple a choisi la démocratie et ne cèdera pas», pouvait-on lire sur une banderole qui ouvrait la manifestation, au cours de laquelle la foule, qui arborait le drapeau national, a appelé à la libération des opposants.