De violentes manifestations ont opposé dans la nuit de mercredi à jeudi les forces de sécurité à des protestataires en colère contre l'organisation du Grand prix de Formule 1, dimanche prochain au royaume de Bahreïn, frappé par une vague de contestations depuis plusieurs mois, ont rapporté des médias. Les manifestants ont répondu à l'appel lancé sur des réseaux sociaux par un mouvement d'opposants baptisé les "Jeunes du 14 février", alors que le principal mouvement de l'opposition (Wefaq, chiite) a également appelé à une mobilisation contre la course, une façon pour faire entendre sa voix. Ils ont posté des slogans hostiles au "Grand prix du sang". L'appel a prévu "trois jours de colère" coïncidant avec les trois jours de la course du Grand prix de formule 1 qui doit faire ces premiers essais jeudi, provoquant des heurts, parfois violents, ont indiqué les mêmes sources. Selon des témoins cités par des agences de presse, les forces de l'ordre ont utilisé des bombes lacrymogènes et des bombes détonantes pour disperser des centaines de manifestants qui se sont rassemblés à l'entrée de villages autour de Manama, criant des slogans hostiles au pouvoir et ont répliqué par des jets de cocktails Molotov. "Le village de Sanabès (près de Manama) a connu les affrontements les plus violents", a indiqué l'un des témoins, assurant que la police a tiré avec des cartouches de chevrotine, blessant de nombreuses personnes. Mercredi, des centaines de Bahreïnis avaient déjà manifesté malgré l'arrestation de dizaines d'animateurs des protestations, à titre préventif avant le GP de Bahreïn prévu dimanche prochain. Dans un communiqué, diffusé jeudi, le ministère de l'Intérieur bahreïni a affirmé que les arrestations ont visé "des personnes responsables de violences et d'atteintes aux biens privés et publics", sans toutefois donner le nombre des arrêtés. La répression du mouvement de contestation de février à mars 2011 avait fait 35 morts, dont cinq sous la torture, selon une commission d'enquête indépendante.