Avec plus de 21 000 votants en sa faveur, le Front des forces socialistes (FFS) s'est adjugé sept sièges à la prochaine Assemblée nationale sur les douze qui reviennent à la wilaya de Béjaïa, laissant le reste au FLN, avec trois sièges, et au RND (deux) qui a réussi à faire réélire un de ses deux députés sortants (Omar Alilat). Le FFS reproduit ainsi le même score que celui réalisé lors des législatives de 1997, les dernières en date auxquelles il avait participé, ce qui lui permet de replacer ses députés au sein de l'hémicycle. Il vient de triompher dans au moins une quinzaine de communes, sur les 52 que compte la wilaya, et a fait presque le plein à Tazmalt avec un pic de 1803 voix exprimées. Jusqu'à la fin de la journée d'hier, militants et candidats du parti ne cachaient pas leur espoir de décrocher même un huitième siège, aux dépens du RND. Ce sont là des résultats que l'administration n'avait encore pas proclamés jusqu'après 16h, même au moment où le ministre de l'Intérieur animait une conférence de presse à Alger, annonçant les 21 sièges pour le parti d'Aït Ahmed. A ce moment-là, la commission de supervision n'avait toujours pas terminé d'éplucher les PV des communes acheminés vers la cour de justice de Béjaïa. A 16h, on n'avait toujours pas terminé d'intégrer dans le logiciel les résultats d'au moins trois communes, dont celle du chef-lieu de wilaya. La commune de Béjaïa n'a acheminé ses PV vers le QG de la commission des magistrats que près de 20 heures après la clôture de l'opération de vote. Ce qui a autorisé bien des interrogations sur ce grand retard, en présence de deux observatrices de l'Union européenne. Les premiers PV de dépouillement communaux sont arrivés à Béjaïa vers 1h du matin, le dernier à 14h, hier. Le dispositif de l'après-opération de vote a manifestement grincé. Tous les bureaux de vote ont fermé à 19h, sauf ceux des six communes de Chemini, Tibane, Akfadou, Adekar, Souk Oufella et Beni Ksila, gardés exceptionnellement ouverts jusqu'à 20h, avec l'accord du département de Daho Ould Kablia. Le scrutin, qui s'est déroulé sans incident notable, a mobilisé un peu plus de 105 000 votants permettant la participation de 25,11%, un taux relativement faible bien que supérieur à celui comptabilisé lors des législatives de 2007 (17,79%). Mais il représente tout juste la moitié de celui obtenu à l'issue des déjà lointaines législatives de 1997. Outre la participation du parti d'Aït Ahmed qui évolue dans son fief, le nombre important des listes de candidats que l'on a compté cette fois-ci, 42 au total, est pour quelque chose dans cette légère augmentation. Beaucoup de communes sont restées à majorité abstentionnistes. A Ouzellaguen et Toudja (15%), on n'a pas beaucoup voté. A Darguina et Aït Smaïl, par contre, on a réalisé les plus forts taux de participation (39%). Ceci n'a, cependant, profité à aucun des autres députés sortants qui se sont représentés à l'élection. Aucun n'a eu les faveurs de l'électorat pour un nouveau mandat. Ni Djamel Ferdjellah, ni Meziane Belkacem, ni Madjid Bektache, ni Smaïl Mira… n'ont réussi le test. Exception donc faite des trois partis gagnants, toutes les autres listes n'ont pas pu passer le cap des 5% requis pour espérer participer au partage des sièges. C'est autant de candidats qui risquent de se recycler à l'occasion des municipales de novembre prochain, dont le scrutin de ce 10 mai est un prélude. Pour le FFS, c'est une autre paire de manches. L'heure est maintenant au défilé. Visiblement satisfaits des premiers résultats, c'est à coups de klaxons que militants et candidats du parti s'apprêtaient à fêter les sept sièges qu'occuperont de ce fait leurs députés, Arezki Derguini, Chafaâ Bouiche, Saïda Ichalamen, Rachid Chabati, Khaled Tazaghart, Yahia Boukelal et Baya Djenane. Ils seront accompagnés de Driss A/Rahmane, Fourar Dalila et Bourahli Yazid du FLN et de Omar Alilat et Ouagueni Zina pour le RND.