Benjamin Stora, historien spécialiste de l'Algérie, a estimé hier qu'avec l'Algérie, le président élu François Hollande doit faire des «gestes d'apaisement mémoriel», affirmant que la question de la mémoire est un préalable pour éviter toute accusation de pratiques «néocolonialistes». «Il faut, à mon sens, adopter une démarche pratique. Comme lorsque François Hollande s'est rendu le 17 octobre 2011 sur le pont de Clichy, où des Algériens ont été jetés dans la Seine en octobre 1961. C'était un geste pratique, significatif et important», a-t-il indiqué dans un entretien au journal en ligne Mediapart, relevant que cela a été le «premier signal politique» de M. Hollande après son investiture (le second tour de la primaire socialiste avait eu lieu le 16 octobre). L'historien a rappelé qu'à cette occasion, François Hollande avait plaidé pour la reconnaissance officielle du 17 Octobre 1961. «Plus largement, François Hollande a déjà plaidé pour que la France présente ses excuses pour son passé colonial» (Devoirs de vérité, Stock, 2006) et pour que ce passé «soit condamné sans réserve», a-t-il dit, avant de demander si le président élu doit s'excuser au nom de la France.