La wilaya de Béjaïa vient de se doter d'une commission de prévention contre la grippe aviaire que préside, depuis jeudi, le wali et que compose la majorité de l'exécutif de wilaya dont notamment les directions de la santé, de l'environnement, de l'agriculture, de l'hydraulique, des affaires religieuses, de l'inspection vétérinaire et des services de la gendarmerie et de la police. Il s'agit de mettre en place une batterie de mesures théoriquement entrées en vigueur à partir d'hier dont le confinement de la volaille et l'interdiction de la vente et l'abattage de la volaille en dehors des lieux autorisés. Ne se voulant pas alarmiste, la commission de veille de la wilaya est née dans un contexte où la rue est poussée dans une psychose qui s'est manifestée dans plusieurs cas. Les services vétérinaires ont été sollicités pour 15 cas d'oiseaux morts à Toudja, Aokas, Akbou, Oued Ghir et Kherrata. Dans aucun de ces cas il n'a été révélé un signe clinique de grippe aviaire. De fausses alertes données essentiellement par des citoyens appréhendant la pathologie. Au potentiel avicole de 3 millions de volailles et une production de 36 000 quintaux de viande blanche par an, la wilaya dispose de plus de 1300 bâtiments dont plus de 800 abritant du poulet de chair mais aussi de plusieurs zones humides, retenues collinaires et autres barrages. Autant d'endroits à surveiller et auxquels il faut ajouter les lieux des élevages domestiques. A Kherrata, des tourterelles turques, ces oiseaux migrateurs d'une taille inférieure à celle d'un pigeon, ont été aperçues s'abreuvant au grand barrage. Ce sont ces mêmes oiseaux qui s'attaquent aux camions de céréales sortant du port. Pour les en empêcher, la commission a décidé d'inciter les camionneurs à couvrir leurs marchandises. Quel programme de vulgarisation ? Encore faut-il que l'application de cette mesure puisse être contrôlée autant que les espaces d'abattage et les différents plans d'eau et autres zones humides. La commission devrait se pencher sur les moyens à mettre en œuvre pour rendre efficace le plan d'intervention. Outre ces deux tueries, la wilaya ne dispose que de deux abattoirs, au chef-lieu et à Akbou. A la direction du commerce, la question de la délimitation des sites d'abattage est posée bien que la commission de wilaya se soit engagée à des facilitations pour la création d'abattoirs au niveau des zones d'activités. Des espaces à soumettre à un contrôle strict dans le cadre de la prévention et de lutte contre la grippe aviaire. La wilaya ne compte que 18 vétérinaires pour 52 communes.