Les signataires de «Françaises, les grandes oubliées» interpellent le président Hollande sur les femmes issues de l'immigration. Nous sommes aujourd'hui les héritières des pionnières de l'immigration devenues grands-mères, de ces “oubliées” de l'histoire… Qu'elles aient été femmes de harkis, mères du regroupement familial, orphelines des acquis issus des luttes féministes, elles ont accompli, seules, le chemin de leur émancipation et elles ont su nous inculquer, à nous leurs filles, les valeurs de la République et de la laïcité ; elles ont fait de nous des Françaises à part entière. Ces mères et ces femmes sont le pivot essentiel de l'équilibre républicain de la société. C'est pour cela que leur parole doit être écoutée et valorisée.» «C'est pour cela, qu'au nom de toutes ces femmes, nous souhaitons “Marhaba Bikoum” Bienvenue au Président du changement», écrivent, dans un texte publié par le Nouvel Observateur en ligne, les personnalités suivantes : Yamina Benguigui, Isabelle Adjani, Rachida Brakni, Bertrand Blier, Catherine Frot, Elsa Zylberstein, Firmine Richard, Biyouna, Saïda Jawad, Farida Rahouadj, Djura. Ces personnalités rappellent aussi que «certaines mamans auront la fierté de voir leurs enfants devenir diplômés. Mais, à compétences égales, leur taux de chômage est trois fois supérieur à la moyenne nationale. A la relégation sociale des familles va lentement se substituer la relégation raciale des enfants. De modèles, les aînés deviennent contre-modèles pour les plus jeunes. Beaucoup sombrent dans la délinquance et vont se retrouver dans des prisons surpeuplées… Ces jeunes Français en quête d'identité seront souvent la proie d'un islam radical importé qui va choquer les mères qui s'inquiètent et qui crient : ‘Ce n'est pas notre islam». Et d'ajouter : «Durant ces dernières décennies, des associations féminines vont se créer et soutenir ces mères et ces femmes, mais le politique restera sourd à leurs cris et à leurs inquiétudes. Aujourd'hui, sur d'autres bouts de France, d'autres mères crient leur souffrance et leur détresse face à tous les maux de la nouvelle désindustrialisation liée aux délocalisations, au chômage, à la précarité, à la délinquance, et redoutent de voir leurs enfants s'engager sur la voie des extrémismes, qu'elles soient du Pas-de-Calais, de la Seine-Saint-Denis, du Gard, du Var ou de Toulouse.»