La DGSN a fait appel dernièrement au service des spécialistes dans la lutte contre la cybercriminalité du FBI américain, a-t-on appris de sources sécuritaires. En effet, devant l'impuissance des spécialistes algériens à décrypter les codes qui protégeaient le contenu des supports audiovisuels (disques durs et micros portables) saisis dans la villa du Français Jean-Michel Baroche lors de son arrestation le 19 avril à Annaba, deux experts du FBI ont fait le déplacement à Alger. «Il s'agit de deux Américains d'origine indienne spécialistes en cybercriminalité au FBI qui sont venus en Algérie à l'appel de la DGSN. Ils ont réussi à cracker les codes avec lesquels Jean-Michel Baroche protégeait jalousement le contenu de ses supports électroniques. Quant au contenu, il a été remis à qui de droit», révèlent des sources proches de la DGSN. Pourquoi les informaticiens de la DGSN n'ont pas pu déverrouiller l'équipement informatique du Français, écroué pour réalisation de films X avec des jeunes mineures ? A cette question, les spécialistes ont répondu : «Les codes qu'utilisait Jean-Michel Baroche sont virtuels. C'est-à-dire que lui seul peut y accéder en se mettant face à sa webcam. La reconnaissance de son visage, ses yeux, ses oreilles ou sa voix, c'est selon, permettra l'identification de l'utilisateur par le PC qui, immédiatement, donne accès au dossier principal. L'ouverture d'autres sous-dossiers est également soumise au même principe avec un code virtuel différent. Et pour qu'une seconde personne accède à ce contenu, Jean-Michel Baroche doit être connecté en parallèle pour autoriser cet accès», explique-t-on. 8 mois de filature Sur le plan de l'instruction de l'affaire, le magistrat instructeur de la première chambre du tribunal de Annaba a décidé, mercredi, d'écarter les cadres d'Algérie Télécom (AT) de cette affaire. Sa décision a été prise, révèle-t-on, suite à l'absence de lien entre le crime du Français réalisateur de films X et l'attribution par AT de numéros de téléphone spécialisés. Cette rocambolesque affaire a valu à Jean-Michel Baroche, 67 ans, au vice-président de l'APC de Annaba et candidat aux législatives, à un gynécologue et une fonctionnaire de la wilaya la mise sous mandat de dépôt le 23 avril dernier. Quatre autres spécialistes en gynécologie ont été placés sous contrôle judiciaire. Les gynécologues, selon les témoignages de Baroche et les 18 filles mineures victimes de sévices, sont accusés d'avoir procédé à des opérations d'avortement, de réparation de l'hymen ou encore d'avoir établi de faux certificats de virginité. Même le propriétaire et le gardien de la villa faisaient partie du lot des accusés, les enquêteurs leur reprochent leur silence complice. La plupart des mis en cause ont été identifiés dans des vidéos alors qu'ils étaient en pleins ébats amoureux avec des mineures. Lors de la présentation de l'accusé principal devant la justice, après 6 jours de garde à vue, il était accompagné de 32 personnes, dont 18 jeunes filles mineures et 7 médecins (5 gynécologues, un dentiste et un généraliste). Aux services de sécurité, il a fallu une filature de 8 mois pour confirmer le trafic du sexagénaire et établir la complicité avec le reste des inculpés.