Un mois après le glissement de terrain ayant touché la localité de Taghzout, les sinistrés ne sont toujours pas pris en charge par les autorités. La situation des sinistrés du glissement de terrain qui a eu lieu en avril dernier à Ighil Oumenchar, dans la commune de Taghzout, à 10 km au nord de Bouira, n'a pas encore trouvé de solution. Evacuées le même jour vers l'école primaire Nedjaa Amarouche au niveau de la localité Châabet Brahem, les familles concernées attendent toujours la fin de leur calvaire, un mois après avoir failli être emportées avec leurs maisons par le glissement de terrain. La promesse d'une prise en charge dans les plus brefs délais n'a pas été tenue. «Tout ce qu'on demande c'est que les autorités locales trouvent des solutions en nous attribuant des logements où nous pourrions abriter nos familles ou en nous proposant d'autres solutions», tonne un villageois «réfugié» à l'école primaire. Cet établissement scolaire n'a pas abrité tous les sinistrés du village. Certains parmi ces derniers ont pu trouver refuge chez des membres de leurs familles ou chez des amis. N'ayant nullement prévu un tel basculement dans leur vie après avoir passé de longues années de tranquillité sur le flanc sud du Djurdjura, les sinistrés se sont retrouvés du jour au lendemain sédentarisés malgré eux en un lieu provisoire, pendant que leur village est resté inhabité. Les pouvoirs publics, en premier lieu les responsables de l'APC de Taghzout, ne semblent pas prendre au sérieux les doléances des ces villageois. Le président de l'APC ne peut rien faire, selon lui, avant la finalisation du rapport des services du CTC (Contrôle technique de construction). On apprend que des agents de ce service se sont rendus au village Ighil Oumenchar depuis plus de dix jours. Mais des membres de la délégation de villageois sinistrés reçus par le chef de cabinet de la wilaya indiquent que ce dernier leur a signifié que tout dépendra de ce que déciderait le CTC. Pendant ce temps, les sinistrés sont impatients de voir les conclusions du rapport du centre de contrôle technique. «Je me demande pourquoi faut-il attendre le rapport du CTC pour prendre une décision alors que tout le monde sait qu'il y a des maisons qui sont complètement détruites», clame un des sinistrés. Concernant la scolarité des enfants, les parents indiquent qu'ils paient mensuellement un transporteur par bus pour acheminer collégiens et lycéens jusque dans la commune d'Ath Lâaziz. Quant aux écoliers du primaire, le directeur d'une école voisine les a pris en charge au niveau de son établissement. De leur côté, les élèves de l'école primaire occupée par les sinistrés ont été transférés dans d'autres établissements de la municipalité. Les sinistrés, dont la plupart n'ont pas travaillé depuis un mois, regrettent encore que la direction de l'action sociale (DAS) de Bouira n'est plus revenue depuis qu'elle leur a accordé quelques aides il y a une vingtaine de jours. Pour rappel, l'éboulement de terre à l'origine des dégâts a eu lieu dans la nuit du 17 au 18 avril dernier. Il a emporté plusieurs maisons sur son passage, alors que d'autres risquent de céder à la moindre récidive de mouvement du sol. Les habitants touchés par le sinistre s'attendent au classement par le rapport du CTC comme zone inhabitable de tout leur village.