Une centaine de personnes ont été relogées dans une école primaire. Les familles sinistrées suite au glissement de terrain qui s'est produit mercredi dernier dans le village Ighil Oumenchar, commune de Taghzout, 10 km au nord de Bouira, interpellent les pouvoirs publics afin de leur venir en aide. Plus d'une centaine de personnes, hommes, femmes et enfants, entassées dans deux ou trois classes de l'école primaire Nedjaa Amarouche de Châabet Brahem, située à quelques encablures du village. Cette localité montagneuse est inhabitable après l'éboulement. Les villageois ne croient pas encore ce qui s'est passé. Des tonnes de terres dévalent, emportant une maison et détruisant d'autres. Les habitants rencontrés sur les lieux étaient encore sous le choc. «Ce n'est pas facile de voir sa maison s'écrouler sous ses yeux», dit un villageois. Pourtant, les autorités locales ont été alertées le mois de février dernier lors des dernières intempéries. Un villageois dont la maison qu'il venait tout juste de construire dans le cadre de l'aide à l'habitat rural, avait informé les services concernés que son habitation est menacée par un éboulement de terrain. Une courte visite pour constater les faits et puis rien. Ainsi, selon les habitants de cette localité, les 17 familles évacuées à l'école primaire n'ont reçu aucune aide des pouvoirs publics. Excepté le P/APC de Taghzout qui vient de temps à autre les rassurer leur disant qu'il ferait de son mieux pour les prendre en charge, les sinistrés affirment qu'aucun autre responsable de la wilaya ne leur a rendu visite. «Personne n'est venu aujourd'hui (vendredi). Grâce à une association de la région et le comité de village de Châabet Brahem qui nous ont offert des denrées alimentaires, et le médecin annoncé par la cellule de crise de l'APC n'est pas encore arrivé», affirme un citoyen. Cependant, si ces familles sont à l'abri du danger et ont trouvé refuge dans cet établissement scolaire, d'autres ne savent pas à quel saint se vouer. Rencontrés au village Ighil Oumenchar, des citoyens crient leur colère. «Plusieurs maisons risquent à tout moment de s'écrouler et personne n'est venu nous voir. On n'a pas où passer la nuit. Les autorités locales font comme si de rien n'était. Dans de pareilles circonstances, les responsables locaux doivent se mobiliser pour venir en aide aux familles sinistrées», fulmine un citoyen dont la maison risque de céder. Force est de constater que le risque d'être emporté par des tonnes de terre est imminent. «On demande une prise en charge dans les meilleurs délais. Ma famille est en danger, qu'ils viennent au moins nous mettre en sécurité, c'est tout ce qu'on a demandé», a-t-il ajouté.Le risque d'éboulement persiste. Les routes menant à la commune d'Ath Lâaziz, Taghzout et celle vers Boghni (Tizi Ouzou), sont totalement coupées. Les habitants disent que la terre ne cesse de bouger. Un phénomène qui a pris de l'ampleur à la suite des dernières intempéries. De son côté, le P/APC de Taghzout a fait appel au croissant-rouge et à la direction de l'action sociale (DAS) de la wilaya, mais les aides n'arrivent toujours pas.