Bouguerra Soltani paye-t-il l'échec de l'Alliance de l'Algérie verte ? Selon une source bien ancrée au sein du Mouvement de la société pour la paix, «le président du MSP déposera sa démission prochainement». Les statuts du MSP stipulent que le mandat du président est renouvelable une fois. Elu en 2008, la deuxième présidence de Soltani expire dans deux mois. Il est donc partant. «Il a émis le vœu de partir avant l'heure», révèle la source, qui occupe un poste de vice-président. Ce départ avant échéance traduit-il un sursaut d'orgueil pour Soltani, lui qui n'a pas réussi à mettre l'Alliance sur l'orbite de la victoire, comme il le prédisait au cours de la campagne électorale. Voudrait-il, en démissionnant, sortir avec les honneurs ? Si tel est le cas, il laissera toutefois une image peu reluisante de sa personne. Les citoyens algériens n'oublient pas que Bouguerra Soltani a cautionné les dérives du système. A titre illustratif, le successeur de Mahfoud Nahnah a approuvé, en novembre 2008, l'amendement de l'article 74 de la Constitution. Ce texte limitait les mandats présidentiels à une fois renouvelable. Participation incertaine au gouvernement Par ailleurs, le sort de l'Alliance de l'Algérie verte est aussi sur le fil du rasoir, il sort sera scellé aujourd'hui. Si les premières déclarations des responsables des trois formations islamistes penchent plutôt vers un maintien de la coalition, il est fort probable que d'autres facteurs puissent changer leurs orientations.Au cours des madjliss echoura (conseils nationaux) que tiendront séparément les partis de l'Alliance verte, et outre l'avenir du Ettakol el islami, la participation au gouvernement sera également abordée lors des discussions, affirme Abderrahmane Saïdi, président du madjliss de l'ex-Hamas. «Continuer à activer politiquement au sein de l'Alliance verte ou pas, participer au prochain gouvernement ou pas, seul le madjliss echoura tranchera ces deux questions», explique-t-il. Il souligne que l'organe qu'il préside est le seul à prendre les décisions finales. Rappelons qu'au lendemain de l'annonce des résultats des élections législatives du 10 mai 2012, le président du MSP, Bouguerra Soltani, et le vice-président, Abderrezak Mokri, ont véhiculé deux appréciations. Le premier était plus conciliant, le deuxième n'a pas hésité à accuser «le pouvoir de fraude au profit du FLN et du RND».