Concernant l'élection présidentielle, le madjliss echoura a donné mandat au bureau national de prendre la position qui s'impose, en temps opportun. Selon un cadre du parti, le MSP ne peut se prononcer sur cette question alors que le président de la République n'a pas encore annoncé sa décision à ce sujet. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a préféré maintenir le statu quo au sujet de l'élection présidentielle de 2009 et à propos de la dissidence interne menée par Abdelmadjid Menasra. C'est ce qui ressort de la réunion du madjliss echoura, tenue ce jeudi à Zéralda. La plus haute instance du MSP a donc décidé de poursuivre les démarches de réconciliation en vue de contenir la dissidence qui couve au sein du parti. La commission de réconciliation, installée à cet effet, a vu sa mission prolongée jusqu'à la fin de l'année en cours. Concernant l'élection présidentielle, le madjliss echoura a donné mandat au bureau national de prendre la position qui s'impose, en temps opportun. Selon un cadre du parti, le MSP ne peut se prononcer sur cette question alors que le président de la République n'a pas encore annoncé sa décision à ce sujet. Il est attendu, cependant, que la réunion des trois partis de l'Alliance présidentielle, prévue le 30 novembre courant, débouche sur la rédaction d'un communiqué commun où les trois formations devraient afficher une position commune. Il y a lieu de rappeler que la dissidence au sein du MSP, menée par Abdelmadjid Menasra, ancien ministre de l'Industrie, et candidat malheureux au poste de président du MSP, n'a pas encore désespéré de prendre le contrôle du parti. Les partisans de Menasra tentent de pousser ce dernier à se présenter à l'élection présidentielle, y compris en dehors des structures du parti. La stratégie “participationniste” suivie par le MSP n'est pas du goût des partisans de Menasra, même si ce dernier avait bien fait partie du gouvernement, au nom de la même stratégie. En voulant replacer le MSP dans une posture d'opposition, Abdelmadjid Menasra compte ratisser large auprès de l'électorat islamiste atomisé, depuis la décomposition des mouvements Ennahda et d'El-Islah et la longue errance de l'ancienne base de l'ex-FIS. Une stratégie électoraliste qui pourrait être bien payante, mais qui reste difficile à faire passer au sein du MSP, dont les cadres se complaisent dans la situation de “partenaires du pouvoir”. Les partisans de Abou Djerra Soltani ne veulent pas d'un émiettement du parti. Le risque de voir Abdelmadjid Menasra défier la direction du parti, en se présentant à l'élection présidentielle, laisse planer la menace de création d'un nouveau parti qui absorberait tous les déçus de la politique participationniste du MSP. Une éventualité qui n'est pas à écarter et qui risque d'affaiblir davantage le camp de Abou Djerra Soltani. Cette dissidence qui couve au sein du MSP ne date pas d'aujourd'hui. On se souvient de l'épisode Abderrezak Mokri, qui avait tourné court, certes, mais qui avait posé le problème des limites des concessions à faire au pouvoir, pour prétendre à des strapontins au sein du pouvoir. Au-delà du strict cadre partisan, c'est le devenir de la mouvance islamiste qui se joue en ce moment au sein de la formation fondée par Mahfoud Nahnah. La base islamiste, tant convoitée et tant redoutée, s'est amenuisée comme une peau de chagrin, seize ans après la dissolution du FIS. Même si la pensée islamiste a de beaux jours devant elle, la classe politique qui en faisait son fond de commerce est en décalage par rapport à la société. Embourbée dans des conflits internes de leadership, qui ont valu à des leaders comme Abdallah Djaballah ou encore Ahmed Adami, de faire les frais de dissidences internes, alors que leurs formations Ennahda ou El-Islah ne sont que l'ombre d'elles-mêmes. Le MSP risque le même sort, même s'il persiste à croire qu'en s'accrochant au pouvoir, il continuera à “flotter”. Azzeddine Bensouiah