Les travaux de Madjliss Echoura du Mouvement pour la Société de la Paix (MSP), qui ont été sanctionnés par la décision du retrait du parti de l'Alliance présidentielle, ont été dominés par deux vieux courants ; le premier veut que le mouvement soit une réelle force de l'opposition et assume pleinement son rôle, alors que le deuxième défend le maintien et la participation au pouvoir, comme prévu pour le défunt chef du mouvement, Mahfoud Nahnah. A l'issue des travaux, le parti a annoncé son divorce avec les deux autres partis de l'alliance, tout en réitérant son allégeance au président de la République. Cependant, le premier courant, défendu par l'adjoint du président du mouvement, M. Abderezak Mokri, estime que le parti, depuis sa participation à l'alliance avec les deux autres partis « de l'opposition » a perdu de toute son âme. Selon les défenseurs de ce courant, c'est grâce aux révoltes des peuples arabes contre leurs régimes autoritaires que le parti a pu redorer son blason, du fait que les circonstances actuelles dans le Monde arabe sont favorables pour son projet et peuvent lui servir de credo. Sur cette base, Abdrezak Mokri a tenté d'exercer des pressions sur le Madjliss Echoura, en vue de remettre le parti dans son « contexte naturel », c'est-à-dire jouer son rôle en tant que parti de l'opposition, tout en restant fidèle à es principes. Le deuxième courant, le plus large, est pour la participation au gouvernement, comme le voulait le défunt Mahfoud Nahnah, le fondateur du mouvement islamiste. Pour rappel, le MSP est représenté au gouvernement depuis 1996. Les défenseurs de ce courant émettent des réserves contre la décision de se retirer de l'Alliance présidentielle et se sont opposés au départ du parti de l'Exécutif. Un troisième courant a été exposé au cours des travaux de Madjliss Echoura. Il s'agit de la suspension de la participation du parti au sein de l'Alliance présidentielle, mais cette thèse n'a pas trouvé écho favorable auprès des membres dudit Madjliss.