73 chirurgiens-dentistes sont en fonction dans les unités de soins couvrant une population scolaire de près de 210 000 élèves. Les caries dentaires viennent en tête des pathologies les plus fréquentes détectées chez les élèves scolarisés à Tizi Ouzou. Selon un bilan de la direction de la santé présenté lors de la 4e journée nationale de médecine dentaire, qui s'est tenue la semaine dernière au CHU Nedir Mohamed, 74% des élèves examinés dans les unités de dépistage et de suivi (UDS), durant l'année scolaire 2010-2011, présentent au moins une dent permanente cariée non soignée, soit deux enfants sur trois. «La carie dentaire est un problème de santé publique. Le programme national de santé bucco-dentaire visant à réduire la prévalence de ces affections à 20 % n'a pas été atteint dans la wilaya de Tizi Ouzou», a relevé Dr Madiou, chef de service prévention à la DSP. Selon lui, le manque d'équipements de soins dans les UDS (certaines ne sont pas fonctionnelles), les grèves à répétition dans les secteurs de l'éducation et de la santé ainsi que le refus des parents de ramener leurs enfants aux consultations sont parmi les contraintes ayant freiné la mise en œuvre de ce programme au niveau local. «La population en milieu scolaire représente quelque 208068 élèves. L'action sanitaire est plus que nécessaire car ce regroupement favorise la transmission de certaines maladies invalidantes et coûteuses. La wilaya compte 40 UDS réparties sur 32 communes. Elles disposent de 61 médecins, 73 chirurgiens dentistes, 43 psychologues et 25 paramédicaux. Onze nouvelles unités viendront renforcer ces structures à l'horizon 2013-2014 en plus de 60 postes budgétaires pour le recrutement de dentistes. Nous essayons de maintenir ces UDS ouvertes pendant les vacances scolaires mais cela n'est pas toujours facile. Notre objectif est d'arriver à couvrir les 67 communes de la wilaya», a ajouté le conférencier. De son côté, Dr Chehrit du CHU de Tizi Ouzou a plaidé pour la création d'un corps paramédical et d'éducateurs en hygiène dentaire qui sera déployé au niveau de toutes les écoles. «Il y a 10 000 dentistes en Algérie répartis inégalement pour 35 millions d'habitants ; c'est insuffisant. L'Etat dépense des sommes faramineuses pour les soins dentaires. La sensibilisation sur les conséquences des pathologies dentaires sur la santé est une action à mener continuellement», dira t-il. «Il faut inculquer aux élèves un brossage dentaire correct au moins deux fois par jour», insiste, pour sa part, Dr Bouchouchi, cadre au ministère de la Santé et de la population. Dr Amiche de l'INSP d'Alger rappellera dans son exposé les grandes lignes du programme national de santé bucco-dentaire en milieu scolaire dont l'objectif, précise t-il, est de réduire la prévalence carieuse à 25 % en 5 ans. Développant un autre aspect, Dr K.Messahli, médecin légiste au CHU de Blida s'est intéressé à la responsabilité médicale, déontologique et juridique dans la médecine dentaire : «Nous enregistrons une recrudescence de plaintes devant les tribunaux de la part de patients non satisfaits ou victimes d'erreurs médicales. Des poursuites judiciaires qui entravent, parfois douloureusement, des carrières. Des malaises peuvent survenir dans un cabinet dentaire ; quoiqu'il en soit, le dentiste doit présenter ce qu'il y a de mieux et de récent pour les malades». Les autres thèmes abordés lors de cette rencontre scientifique ont trait à la prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) en chirurgie dentaire, l'inclusion canine, la perte précoce des dents de lait et les affections touchant les gencives.