Malgré des dotations budgétaires considérables, Béjaïa n'en consomme que très peu. Sur une enveloppe de plus de 44 milliards de dinars, allouée au titre du budget d'équipement de l'exercice 2011, elle n'en a dépensé que 13,8 milliards, confirmant une tendance consommatrice peu fringale et qui en l'état actuel inquiète plus d'un. La problématique a sonné de façon lancinante lors de la dernière session de l'APW, consacrée au bilan des activités de la wilaya durant l'année 2011, où élus et membres de l'exécutif ont fait chorus pour la décrier. Pour autant, sorti de l'établissement du constat de carence, peu d'explications objectives ont été avancées, les arguments soutenus se focalisant pour l'essentiel autour de facteurs limitatifs exogènes, dont le plus barbant a trait au phénomène des coupures de routes par les citoyens.Si d'aucuns s'accordent à en souligner l'influence sur l'état de développement de la wilaya, «le raccourci est trop facile», relèvera un élu, pour qui «l'administration essaie de se donner bonne conscience, en faisant l'impasse sur ses propres dysfonctionnements». «La non maturation des projets avant leur lancement, la coordination entre les services, chargés de la réalisation, le retard dans le paiement des situations aux entrepreneurs sont, à ce titre, des causes courantes qui freinent l'avancement des projets et par conséquent la consommation des crédits qui les soutiennent», dira-t-il. Le rapport, présenté par le wali, à l'occasion de cette session, n'a pas manqué, dans ce contexte, de mettre en relief une multitude d'autres contraintes dont la conjonction accable manifestement la dynamique du développement local, jugé en décalage, comparativement à celles qui animent les wilayas limitrophes.Regroupés sous le registre de «contraintes structurelles», le document met en exergue «la faiblesse des moyens (locaux) de réalisation», «la faiblesse de la production d'agrégats», «le décaissement massif de crédits de paiement en fin d'année» et le déficit en assiette foncière. Toutes ces raisons influent sur la conduite des projets, et par ricochet le niveau de consommation des crédits. Le bilan établi à fin 2011 fait cas de projets non clôturés datant du budget d'équipement de l'année 2005 et qui n'en est consommé, à ce jour, qu'à 82,7 %. Celui de 2006 est encore plus éloquent. Seuls 45,8 % de son volume (13,7 milliards de dinars) ont été absorbés. Sur un cumul de 106, 2 milliards de dinars de crédits notifiés, allant de 2005 à 2011, le solde à consommer s'établit à 30,5 milliards de dinars….de quoi ambitionner à la mettre à niveau, à défaut de sa mise en orbite.