Malgré les assurances données par les autorités, les candidats craignent que leurs noms soient supprimés des listes au profit de « nouveaux » venus. A l'approche de la distribution d'un quota de logements sociaux, des dizaines de demandeurs de ce type d'habitat se sont rassemblés, dimanche après midi sur l'Avenue Emir Abdelkader, pour demander aux autorités compétentes d'accélérer les procédures légales et l'étude des dossiers des potentiels bénéficiaires. Beaucoup de ces postulants craignent de se voir supprimés de la liste attendue depuis des mois et remplacés par des gens nouvellement arrivés à Biskra. Le chef de daïra de Biskra a expliqué à leurs représentants que ce projet de plus de 400 logements était au stade de la finition et que la commission d'attribution parachevait minutieusement les enquêtes sociales et administratives afin que la liste de bénéficiaires soit la plus juste possible. Hier, des dizaines d'autres demandeurs, habitants pour la plupart des abris précaires de la périphérie nord-est de Biskra (Tabeg El Kelb), ont investi les abords du siège de l'APC de Biskra pour faire également entendre leurs voix. Ils estiment qu'ils ont aussi le droit de bénéficier de ces logements sociaux car, selon eux, les logements construits dans le cadre du plan d'éradication des bidonvilles restent insuffisants pour répondre à la demande. A noter que cette manifestation a failli dégénérer quand des manifestants dits «locaux» se sont mêlés aux demandeurs de logements des bidonvilles pour les dissuader d'entrer dans le bâtiment de l'APC. Les uns déniant aux autres le droit de bénéficier de ces logements sociaux. La présence des forces de sécurité, qui ont empêché les protestataires de paralyser la circulation routière, a, semble-t-il, tempéré les ardeurs belliqueuses des uns et des autres.