Les registres de nombreuses communes ont été transférés à l'APC de Larbaâ Nath Nathen dans le cadre de l'opération de numérisation des documents d'état civil. Devant le bureau de l'état civil de la commune de Larbaâ Nath Irathen, à 27 km au sud de la ville de Tizi Ouzou, quelques dizaines de citoyens attendent, lassés, leur tour aux guichets. Il s'agit des habitants de différentes localités qui dépendaient de la municipalité de Larbaâ Nath Irathen qui fut la première commune mixte lors de la période coloniale. «Je suis là depuis 9h mais aujourd'hui, je peux m'estimer heureux, car il n'y a pas beaucoup de monde. Le problème, c'est la distance qu'on parcourt pour nous faire établir un document», regrette un citoyen de Ouadhias. A l'intérieur du service d'état civil, un quinquagénaire, furieux, s'explique avec un agent au sujet d'une erreur matérielle dans le livret de famille dont la correction n'a pas été portée sur le registre. Ne pouvant rien pour lui, l'agent lui suggère d'aller au tribunal de Tizi Ouzou. «Je suis obligé de me rendre une seconde fois au tribunal de Tizi Ouzou. D'ailleurs je ne comprends pas pourquoi nous continuons de dépendre du tribunal de Tizi Ouzou pour ce genre d'erreur alors que nos registres sont domiciliés ici, à Larbaâ Nath Irathen. Je n'ai pas beaucoup de temps, je dois établir un passeport pour ma fille», dit dépité ce père de famille. La situation irrite aussi bien les citoyens que les employés. La mairie de l'ex-Fort National étendait son autorité sur 16 communes dite «communes filles», tel que Ouadhias, Béni Douala, Béni Zmenzer, Ait Oumalou, Ouacifs, Tizi Rached entre autres communes, auxquelles s'ajoutent 87 centres municipaux. En application d'une circulaire de la wilaya, les registres de ces communes ont été restitués à la commune mère, Larbaâ Nath Irathen, dans le cadre du programme de la numérisation et de l'informatisation des services de l'état civil à travers le pays, lancé en février 2011. La bonne nouvelle c'est qu'une fois la numérisation des registres achevée, les citoyens pourront obtenir leur document en un clic, le temps qu'il faut à l'opérateur de saisir les données personnelles du citoyen. La mauvaise, c'est que les citoyens issus des anciens centres municipaux, nés entre 1892 et 1956 continueront à établir leurs documents à Larbaâ Nath Irathen, d'après le secrétaire général de la mairie. Chose qui contraint ces habitants à un long déplacement pour se faire délivrer un extrait d'acte de naissance. Quant à l'évaluation de cette opération au niveau de cette commune, le maire, Hocine Lounis, a indiqué : «La scannerisation des registres a été achevée. Il nous reste la deuxième étape, la saisie qui est en cours. Le réseau informatique pour ce qui est de notre commune a été mis en place, et on peut, d'ores et déjà, imprimer des actes. On attend le lancement de cette procédure au niveau régional très bientôt». Toutefois, le responsable a rappelé la difficulté et la pression que subissent les 25 agents du service de l'état civil. Il a ajouté : «Divers facteurs, notamment l'état des registres usés à force de manipulation et d'autres soucis d'ordre technique nous avons pu surmonter», avant de conclure en soulignant «la nécessité de décentraliser les services à tous les niveaux» et qu'on cesse de demander au citoyen «une pile de documents dont certains s'avèrent parfois inutiles pour la fourniture de leur dossier».